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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/408

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396 CHAPITRE IX. — LE DRAME SATYRIQUE

était passé de Grèce en Italie et qu'il avait pris place sur la scène latine à côlé de TAtellane proprement dite *. Cela nous explique comment Horace, écrivant son Art poétique, a pu le considérer encore comme assez vivant pour en donner les règles en une trentaine de vers*.

II

Ce rapide aperçu des principaux faits qui appartiennent à riiistoire du drame satyrique nous permet d*en ap- précier l'importance. Cherchons maintenant à en déGnir la nature propro et à en faire sentir les mérites origi- naux.

Ce qui caractérise essentiellement le genre satyrique, c'est le mélange de la bouffonnerie et de Théroïsme, quo nous ne trouvons nulle part ailleurs dans la poésie grec'iue. D'une manière générale, la bouffonnerie y est re- présentée par Silène et par ses fils, les satyres, ou par les autres acteurs rustiques qui les remplacent quelquefois; l'héroïsme, par les personnages de l'épopée. Mais celte indication sommaire n'a, comme on va le voir, rien d'absolu.

Los satyres forment normalement le chœur du drame auquel ils donnent leur nom ^ Etrangers à toute disci- pline morale, véritables enfants de la nature, n'ayant guère pour toute raison qu'une sorte de finesse rustique, ils sont peureux, sensuels, paresseux, insolents. Chez eux, rinslinct animal est toujours prêt à s'échapper ; leur impudeur est naïve, leur mobilité est extrême ; brus- quement, ils passent d'un sentiment à un autre: un rien

1. Porphyrius (schol. Ep. ad Plsones, 221) : Satyrica cosperant scribere, ut Pomponiiis Atalanlen vel Sisyphen vel Ariadnen, Voir TeufTel, Rom. Lit., 135.

2. Epist. ad Pisones, 220-250.

3. Le mot (xaTTjpo; est dans l'usage le synonyme de o-arupixbv 8p2|JL9> Voir par exemple Démotrius, IIep\ êpjjLr,veta;, 169.

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