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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/433

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DIONYSIES PRIMITIVES 4-21

L*iamb9 populaire est déchaîne : il s'attaque aux plus hauts, à ceux qu'on ménage les jours ordinaires; le mo- ment est venu de dire une bonne fois tout ce qu'on a sur le cœur^ La comédie ambulante va de maison en maison, traînant après elle la foule qui Tapplaudit et qui l'excite, et déjà, tout humble et grossière qu'elle est encore, la voilà puissante pour la satire. Fait-elle dès ce temps de la politique? Personne ne peut le dire, car nul témoin n'a recueilli ses propos ; mais comment en douter? Elle en fait plus ou moins selon le gouvernement du jour : plus timide apparemment sous Pisistrate et ses fils, qui ont la m;iin lourde et forte, plus hardie et bientôt déchaînée quand les tyrans eurent été chassés et que le peuple fut le maître. Ce second élément qu'on peut appeler iam- bique "^^v oppositions Y è\kmÇiX\\. phallique, c'est toujours au fond le comos avec mille variations populaires, et c'est lui qui a donné son nom à la comédie (y.(i)[J[.(i)Sîa)2. Si Aristote ne le mentionne pas, s'il ne parle que du chant phallique comme origine de la comédie, c'est que ce chant a été sans doute le noyau autpur duquel tout le reste s'est comme condensé. Cherchant uniquement le germe primitif, le philosophe néglige, dans sa brève formule, tout ce qui s'y est ajouté peu à peu, quelle qu'en soit d'ailleurs la valeur.

Une chose, qui serait curieuse à connaître, reste parti- culièrement obscure dans ces origines. Y avait-il place au milieu de ces folies pour une fiction dramatique quel- conque ? En ce qui concerne la tragédie, nous avons vu que le doute n'était pas possible ; le chœur primitif se

1. Tout ce que nous décrivons là se lit entre les lignes dans la no- tice anonyme 5z/r lacomédle (Bibl. Didot, Srh. gv. in Arist., Prole^. I). Le naïf byzantin n'y comprend rien et bâtit un récit enfantin qui fait sourire; mais il le bâtit cerlainement avec des données anciennes qu'il est aisé de restituer.

2. Didot, Sch. çfraec. in Arisloph., Proleg. III : K(i)(j/j)8:av aiJTr,v xa).oOT'.v, èuzi èv Tai; oooTç èxw|jLa2^ov.

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