Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/441

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SUSAHION 4î?9

viron K Son originalité consista en ce qu'il fut le premier qui écrivit des comédies en vers^; rien là d'invraisem- blable si Ton donne au mot comédie le sens que nous venons de lui attribuer. Un fragment d'un grammairien latin anonyme nous apprend que les comédies primiti- ves ne dépassaient pas trois cents vers ^ Cela nous donne une idée de ce qu'ont pu être celles de Susarion*.

Avec Susarion, la comédie mégarienne semble être passée en Attique, soit qu'il l'y ait portée lui-même, soit qu'elle y ait été propagée spontanément de village en vil- lage ^ D'après une tradition conservée par le marbre de Paros,elle aurait pris pied d'abord, entre S80 et 562, dans le démo d'Icarie ; il est à craindre qu'il n'y ait là quelque confusion avec les débuts de la tragédie. Le plus pro- bable, c'est que pendant tout le vi^ siècle, elle resta con- finée dans les campagnes, et qu'elle ne fut, durant toute cettepériode,qu'uneforme,passablementgrossièreencore, d'unesimple réjouissance rustique. S'il y eut des concours çà et là, ce furent des concours de bouffonneries, orga- nisés par un démarque ami du rire et jugés par un tri-

1. Selon le marbre de Paros, les gens du dème d'Icarie insti- tuèrent le chœur comique, inventé par Susarion, à une date qui est aujourd'hui effacée. D'après ce qui précède et ce qui suit, cette date est comprise entre 580 et 5G2.

2. Didot, Schof. gr. in Aristoph., Proleg. IX a : llpûtov ojv Souo-apîwv Ti; T^; è|X(iéTpo^J xh){j.(i>Sîa; àp^'^iyoç éyevsto.

3. Voir Rhein. Muséum, XXVIII, p. 418, Ce fragment est extrait d'un manuscrit de Saint-Gall. On y lit : Auctor ejus {s.e. comoediae) Su- sarion traditur. Sed in fabulas primi eam contulerunt non magnas, ita ut non excédèrent in singulis versus trecenos.

4. Nous possédons un fragment attribué à Susarion. Mais il faut avouer qu'à priori Tautheuticité en est singulièrement invraisembla- ble.

5. Le fragment qui lui est attribué, s'il n'est pas de lui, est dû à quelqu'un qui se représentait Susarion comme un Mégarien parlant à des Athéniens.

'Axouete Xeo** Souaapt'wv Xéyei xaÔs; \)16ç ^cX^vou Msyapoôev TpmoSîaxto;.

�� �