Aller au contenu

Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/442

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

430 CHAPITRE X. — ORIGINES DE LA COMÉDIE

bunal en gairt6. Voilà pourquoi les noms do ses repré- sentants jusqu'au commencement du v* siècle sont ou suspects ou dénués pour nous de toute valeur littéraire, fautt' de renseignements K Deux d'entre eux seulement mérilrnt peut-être de n'être pas complètement passés sous silence. Myllos, selon les lexicographes et les collec- tionneurs de proverbes, donna lieu à l'adage « Myllos entend tout '> : on Tappli^piait à ceux qui, tout en faisant semblant d'ùtre sourds, ne perdaient rien de ce qui se disait -. Si Torigine de cet adage est exacte, elle laisse deviner avec quelle précision indiscrète cette comédie naissante rellétait la cbronique locale: c'était une joyeuse médisance qui savait tout et qui no respectait rien. A côtédo Myllos, Méson est connu par un proverbe sur ringrali- tude, qui fut gravé, dit-on, sur un Hermès. Il est assez singulier que ce proverbe soit formulé en un hexamètre'. Tout cela, comme on le voit, ne fait pas une histoire^ C'est qu'à vrai dire, malgré des essais et des succès d'un jour, il n'y avait encore ni poètes comiques ni comédies. Ces revues bouffonnes et satiriques, adaptées à la turbu- lence des Dionysies des cbamps, n'avaient rien de du- rable. Le premier qui construisit vraiment dos pièces co- miques, ce fut, comme Aristote l'atteste, le sicilien Épi- charme. Il faut donc nous transporter maintenant co

1. KiuUès et Euxônidèssont nommés par Suidas ('En^xappLoç) comme des poètes athéniens contemporains d'Épicharme, c. à. d. antérieurs aux guerres médiques, fnpb tûv llepatxwv) ; on n'en sait rien de plus. Tolynos de Mégarc est mentionné dans V Elymologicum magnum (v. ToAV/£iov) comme antérieur àCratinos.

ii. Suidas : M^rAo; nâvr' àxovs:. Cf. Ilésychius, Euslathe {Iliade, X]l. 310, et Odysuccy XXIII, 106), (ît les parémiograplies Zônobios, 15, Diogénianus, VI, 40, Apost. XI, 85.

3. Zénol)., II, \\. Cf. llarpocration, *Ep(jiaï. Tout ce que relata Athénée d'après Polémon (XIV, p. GiiO) des inventions du mégarieD Méson, des masques et des rôles créés par lui, ne peut ôvidemmeiit. pas s(î rapporter au vieux poète comique. 11 doit y avoir là confosioa av<'C un autre poète du mémo nom, ou peut-être avec un entrepn* neur de spectacles d'un autre temps.

�� �