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443 CHAPITRE X. — ORIGINES DE LA COMÉDIE

nom des écrits pythagoriciens, qui, grâceàTopinion éta- blie, purent lui être attribués sans trop d'invraisem- blance K Ces écrits ont été tenus pour authentiques par Diogène Laërce ^ L'erreur est évidente; mais elle ne s'expliquerait pas si la nature du génie d'Epicharme, telle qu'elle se révélait dans ses pièces, ne Teût rendue possi- ble. Voilà pourquoi il n'y a vraiment aucune raison do tenir pour suspects la plupart des vers philosophiques qui nous sont parvenus sous son nom, presque tous d'ailleurs portant nettement son empreinte.

Quelques-uns de ces vers sont isolés. Affirmations mé- taphysiques, jetées en passant; comme celle-ci : « C'est l'esprit qui voit, c'est Tes prit qui entend ;tout le reste est sourd et aveugle ^ » Ou plus souvent, sentences morales, brèves et frappantes : « Il est bon de se taire, en pré- sence de gens qui valent mieux que nous *. » — So^ briétc et défiance, c'est là le nerf de la sagesse ^ » — « La peine est le prix auquel les dieux nous vendent les biens ^ » — D'autres fois, ce sont de petits groupes de vers, où éclate tout à coup une pensée élevée ou sim- plement piquante. Il disait, à propos de la mort d'un homme : « Son être qui était composé s'est décomposé ; il est reparti vers l'endroit d'où il était parti, la terre re- tournant à la terre, le souffle vers les hauteurs. Quel sujet de plainte en cela ? Je n'en vois aucun '. » Et à propos du mariage : « Se marier, c'est à peu près la même chose que jeter trois fois les dés au hasard en demandant six ou trois (?) Si tu trouves une jeune fille

i. Alhônée, XIV, p. 648 D.

2. Diogène Laërce, VIII, 3 : Outo; \jTzo\t.yy\[LOLxa xaTaXêXoiicev èv oîç

<pv)crioXoY£Î, YVwfjLoXoyec, îaTpoXoyst.

3. Mûllach-Didot, 253.

4. Id., 251.

5. Id., 255. G. Id., 256. 7. Id., 263.

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