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CONTROLE DE L'ÉTAT 455

sista fort longtemps, sinon toujours, à son égard. L'État, qui accueillait la comédie, la tenait jusqu'à un certain point en mépris et en suspicion. Une loi, dit-on, inter- disait aux membres de l'Aréopage de composer des pièces comiques *. En outre, en se mêlant de politique, la comédie s'attira plusieurs fois de mauvaises affaires. Sans parler des accusations dont certains poètes comiques furent personnellement l'objet, nous savons que, sous l'archontat de Morychidès, en 440, une loi fut portée qui interdisait de prendre pour sujets de pièces les actes des hommes du jour ; elle ne fut abrogée qu'au bout de trois ans, en 437 ^ Vingt-et-un ans plus tard, en 416, la même prohibition était renouvelée sur la proposition de l'ora- teur Syracosios ^ Cela suffît à prouver tout au moins que la comédie avait d'assez nombreux ennemis qui la guet- taient et qu'il suffisait d'une occasion pour leur donner la majorité ^.

Malgré cela, une fois reconnue par l'Etat, elle prit en peu d'années un éclat inattendu. Alors se produisirent des poètes dignes de ce nom, et par eux les tendances caractéristiques du genre se révélèrent. Avant d'aller plus loin, il importe de les noter ici. Quand nous en viendrons aux hommes, la part personnelle de chacun dans l'œu- vre commune sera le plus souvent impossible à détermi- ner ; raison de plus pour essayer de dire par où ils se ressemblent tous.

��1. Plutarque, Gloire des Athéniens, 5 Didot : Ttov 5à SpaiiaToicoiûv ttjv [JL£V xo) (10)80710 iiav oÛtwç aerepivov YiyoOvTO xai çopTixbv toçre vojioç tjv (itj- ûéva TToieïv xo)(ia)6caç 'ApeoTtayÎTTjV.

2. Schol. Achaim. 67.

3. Schol. Oiseaux, 1297, d'après un fragment de Phrynichos le co- mique (fr. 26 de Kock).

4. Sur la loi contestée qui supprima la comédie ancienne, voir plus loin le début du chapitre XIll.

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