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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/466

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454 CHAPITRE XI. — COMÉDIE ANCIENNE

et dont les noms sont restés *. » On ne saurait trop re- gretter qu'il ne nous ait pas donné plus d'éclaircissements sur cette période de végétation organique, dont Tintelli- gence nous expliquerait si bien tout ce qui a suivi.

En même temps que la comédie se constituait ainsi, elle se faisait reconnaître par TÉtat. « Il fallut bien du temps, dit Aristote, avant que Tarchonto donnât un chœur pour la comédie; jusque-là, c'était la bonne vo- lonté des gens qui faisait tout ^ » Un fragment d'inscrip- tion mutilée nous permet d'afGrmer que ce fait important eut lieu avant la dernière victoire d'Eschyle, c'est-à-dire avant 438 ; mais il peut être antérieur de plusieurs années ^ Il est à remarquer d'ailleurs qu'Aristote parle de l'archonte et par conséquent des fêtes urbaines. Au- paravant, la comédie, qui était née dans les fêtes rurales, ne figurait qu'aux Dionysies des dèmes ; là, elle ne pouvait être subventionnée par l'État, mais rien n'empê- chait les dèmes riches et populeux de lui donner autant d'éclat qu'il leur plaisait. Il est probable qu'il en fut ainsi. La comédie à ses débuts semblait indigne delà ville ^; mais elle régnait dans les campagnes. Gagnant chaque année du terrain, elle fit en quelque sorte le siège d'Athènes, y pénétra par les faubourgs, et enfin vint s'installer victorieusement à côté de la tragédie dans les grandes représentations urbaines vers la fin de la vie d'Eschyle.

Toutefois quelque chose des anciens sentiments sub-

1. Cité plus haut, p. 433, note 4.

2. Poétique^ c. 5 : Kal yàp xopov xwjjlwôwv b'^i tcots ô ap^wv ^6a>xev> vXk' èOeXovial rjcav.

3. CIA II, 971, fr. a : [SîJvoxXetSYjç è70pTjYet, MayvYjç èÔtSacxxev Tpayw- 6â)v IlepixXTji; XoXapYsù; è/opiQYei, Aicr^^^^^'î èôîSaaxev. — Ribbeck (^4??- fange und Enlwickelung des Dionysosciiltus in Attica, Kiel, 1869 ; p. 18) admet que le concours de comédie fut établi en 460; Bergk {Rheinis^ ches Muséum, XXXIV, p. 301 et suiv.), en 464 ; tout cela est assez arbitraire.

4. Aristote, Poétique, c. 3 : 'ATifiaî^oixévouç éx toO ao-Tewç.

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