SON ESPRIT 463
personnalités, les hardiesses de toute sorte ne sont, à le bien prendre, qu'une chose secondaire, car elles ne sont qu'un moyen. Toutefois c'est à ces personnalités et à Tes- sor capricieux de Timagination, tantôt dans la licence grossière, tantôt dans la fantaisie légère et gracieuse, qu elle doit sa physionomie propre.
Cette comédie remplit les deux derniers tiers du v® siècle. On Tappelle VAncienne Comédie, pour la dis- tinguer des autres formes du même genre, qui ont succes- sivement paru au siècle suivant. Nous pouvons à présent parler de ses principaux représentants, et, d'après le peu que nous en savons, essayer de montrer ce que chacun d'eux a fait pour lui donner le caractère général que nous venons de décrire K
III
Ghionidès et Magnés sont cités par Aristote comme les deux plus anciens poètes comiques athéniens qui méritent d'être nommés ; ils étaient tous deux, d'après son témoi- gnage, un peu postérieurs à Épicharme ^ On peut conclure delà, comme nous Tavons déjà fait observer, que la comé- die athénienne ne prit vraiment son essor qu'après les guerres médiques.
Ghionidès toutefois commença, selon Suidas, à faire re- présenter ses pièces huit ans avant la bataille deSalamine^
��i. Outre VHistoria critica de Meineke, on peut consulter encore sur ces poètes Bergk, Commentationes de reliquiis comoediae atUcae, Leip- zig, 1838.
2. Aristote, Poétique^ c. 3 : 'ETrt^çotpfjLo; à tcoititiqç, [oO] tcoXXô) upôte- poç wv Xtwvtôoy xal Mà^vriTo;. Bien entendu, il ne faut pas conclure de là qu'Épicharme était mort quand Ghionidès et Magnés se firent connaître. Il suffit, pour qu'Aristote ait pu parler ainsi, que la répu- tation d'Épicharme fût établie quand les poètes athéniens étaient encore inconnus.
3. Suidas, XtcaviSri;.
�� �