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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/476

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4Gi CHAPITRE XI. — COMÉDIE ANCIENNE

Si ce renseignement est exact, il est probable que ce fut avec peu do succès. Sa notoriété ne s'établit que quel- ques années plus tard. Elle ne semble pas d'ailleurs avoir été jamais très brillante. Aristophane, quand il men- tionne, dans la parabasc des Chevaliers^ ses plus illustres prédécesseurs, ne nomme pas Chionidès. Trois de ses comédies nous sont connues par leurs titres : les Béros^ les Mendiants, les Perses *. Les dix ou douze vers isolés qui nous restent sous son nom ne sont peut-être pas tous au- thentiques, et ceux qui paraissent l'être nous renseignent bien peu sur son mérite. Deux de ces vers nous laissent de- viner une vive remontrance d'un père à son fils ; deux autres, une plainte assez plaisante du jeune homme, mé- content de f.iire campagne sous la pluie et dans la boue^. Si peu que ce soit, nous entrevoyons là des parties au moins de vraie comédie.

Le nom de Magnés a plus do relief ^. Un peu plus jeune que Chionidès, il fut vainqueur au concours de comédie dans la première période de la vie d'Eschyle *. Suidas ne lui attribue que deux victoires ; un autre témoin en mentionne onze, et cela semble confirmé par la façon dont Aristophane parlait de lui en 424 : — « Je savais, dit-il, ce qui est arrivé à Magnés, quand lui vinrent les cheveux blancs. Nombreux pourtant étaient les trophé;îs qu'il avait dressés, vainqueur de ses ri- vaux ^ » Magnés fut donc vraiment le poète comique à la mode pendant une série d'années ^ Mais, en vieillissant, sa verve s'affaiblil, et son succès se changea en désastre. C'est encore Aristophane qui nous l'apprend, et en même

1. Ibidem.

2. Fragm. 1 et 2, Koek.

3. Suidiis, Mâyvrjc. Cf. Schol. Aristophane, Cheval., 520.

4. Voir le témoignage épigraphique cité plus haut, p. 454, note 3. .'). Didot, Schol. f/rœc. in Aristoph., Proleg.,111.

G. Chevaliers, 520 : 'O; TcXetara -/opàiv twv àvTiTiàXwvvt'xTiç ^aTT)a6Tpo- Tcaîa.

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