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les poètes antérieurs à Aristophane. Il eut pour résultat de constituer une organisation dramatique qui ressemble beaucoup à celle de la tragédie et qui en diffère pourtant à certains égards. Ce résultat, dès qu'il fut atteint, flt oublier l'élaboration obscure qui l'avait préparé; mais, dans Tétat nouveau des choses, certaines traces de l'état antérieur subsistèrent. S'il n'est plus possible aujour- d'hui d'en déterminer toujours exactement la valeur et la signification, il est indispensable du moins d'en re- connaître l'existence d'une manière générale K

D'après cela, une comédie, au temps d'Aristophane, pouvait à la rigueur être considérée, quant à son orga- nisation générale, comme analogue à une tragédie. On y trouvait en effet un prologue, des épisodes, un exode ; de plus, ces diverses parties étaient séparées par des chants du chœur, comparables jusqu'à un certain point aux stasima. Cette division semble avoir été admise par Aristote et par son école-. Nous pouvons l'accepter à notre tour, parce qu'elle nous offrira un moyen com- mode de marquer pour chaque partie les ressemblances et les différences des deux genres.

Le prologue, selon la définition aristotélicienne, est

��1. La critique moderne n'est entrée que récemment dans la voie indiquée ici. Il faut rendre pleine justice à cet égard à l'ouvrage déjà cité de M. Zielinski {Die GUederiing der altattischen KomÔdie), malgré tout ce qu'il contient de hasardeux et en somme d'inaccepta- ble. L'auteur a eu le grand mérite de mettre le premier en pleine lu- mière cette constitution complexe de la comédie ancienne, et il a ainsi écrit, tout en se trompant souvent, un des livres de critique les plus suggestifs de ces dernières années. Voir l'appréciation de M. Weil, Journal des savants, 1888 et années suivantes ( le 1" article seul a paru jusqu'ici).

2. C'est celle qui est donnée dans la notice anonyme sur la comé- die publiée par Cramer (Didot, Sch. Gr. in Arisfoph., Proleg. X d.). Cette notice, comme Ta remarqué Cramer, résume, sous forme de tableau, la doctrine d'Aristote sur la comédie, d'après un texte delà Poétique plus complet que le nôtre.

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