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588 CHAPITRE XIII. — LA COMÉDIE AU IV« SIÈCLE

grossièreté, sans extravagance, le simple contraste en- tre la grandeur convenue des personnages et la vulgarité de leur rôle provoquait le rire. Voilà pourquoi on re- cherchait particulièrement les légendes qui permettaient de les montrer sous l'aspect le plus trivial : naissances, mariages, banquets, aventures galantes ^ Sous forme de parodies, ces pièces étaient quelquefois des allégories. Elles semblaient parler de mythologie et elles faisaient allusion aux choses du jour. C'est évidemment ce que veulent dire les commentateurs anciens quand ils quali- fient d'rniffmatique la satire qui est propre à la comédie moyenne. Quelques titres justifient encore cette appré- ciation ^ Quant à leur portée religieuse, elle a pu être plus grande que leurs auteurs même no l'ont cru. II n'y avait peut-être pas dans tout cela d'irréligion systéma- tique ; mais la mythologie, à coup sûr, devait y perdre beaucoup en considération. Que la comédie le voulût ou non, il n'est pas douteux qu'elle n'ait contribué à sa ma- nière, presque autant que la philosophie contemporaine, à la décadence du polythéisme. Une chose remarquable toutefois, c'est que la vogue de ces parodies ne parait pas avoir dépassé la période qu'on assigne à la comédie moyenne. Les poètes avaient si largement usé de ce genre que le public s'en fatigua. D'ailleurs, quoi qu'il fît, il ne touchait que peu à la réalité. Plus on prit le goût de l'observation et de la vraisemblance, plus on dut s'en détacher. En somme, c'était un genre de transition ; l'a- venir de la comédie n'était pas là.

La véritable nouveauté dans le genre comique au iv*

1. Le groupe des Naissances est particulièrement nombreux. Il commence dans l'ancienne comédie et grossit dans celle du iv* siècle. Citons *AOr,vâ; -^ovolI d'Hermippos, *A?po8tTiriç yoyoLl de Nicophon et d*Antiphane, Ilavb; -^o^olI d'Araros, Aibç yoval de Philiscos, Mouo-ôv yovat dePoiyzélos, Atovuao'j yovat d'Anaxandride et de Polyzélos. Cf. Moineke, I, 278 et suiv.

2. Par exemple VOvesiautoclides de Timocics ; Denis, t. II, p. 355.

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