Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/621

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Nous connaissons un grand nombre de poètes comiques de ce temps, mais en général nous les connaissons mal. Les plus illustres, seuls, peuvent nous occuper ici quelques instants. Bien que nous n’ayons plus une seule pièce entière d’aucun d’entre eux, il n’est pas impossible de les caractériser suffisamment pour que la notion même du genre qu’ils ont cultivé en devienne plus nette.

Deux de ces poètes ont été placés par leurs contemporains au-dessus des autres : Philémon et Ménandre.

Philémon était de Soles en Cilicie, selon certains témoignages, de Syracuse, selon d’autres. En tout cas, ce fut à Athènes qu’il gagna sa réputation. Né en 361, il y débuta, dit-on, vers 330. Suidas lui attribue 90 comédies, Diodore 97. S’il faut en croire Alciphron, il aurait passé quelque temps à la cour du roi Ptolémée *. Il mourut, d’après Élien, au Pirée, où il habitait, pendant qu’Athènes était assiégée par Antigone en 262, à l’âge de 99 ans ^. Rival de Ménandre, il l’emporta plusieurs fois sur lui dans les concours ^ Comme lui, il semble avoir eu les mœurs faciles de ce temps ^. Soixante de ses drames nous sont encore connus par leurs titres et par quelques fragments : d’autres fragments nous ont été conservés sans désignation précise d’origine. Il fut imité ou partiellement traduit sur le théâtre latin par Plante et par Cécilius. Le Mercator de Plaute est une copie plus ou moins exacte de

1. Alciphron, Epist. II, 3, 17. Cf. Plutarque, De ira, p. 449E et 458 A.

2. Prolégom. Didot, III ; Suidas a recueilli deux notices sur Philémon, la première empruntée à Élien. Cf. Diodore, XXIII, 6 et Strabon, p. 671.

3. Quintil. X, 1, 72: Philémon, qui, ut pravis sui temporis judiciis Menandro saepe praelatus est, ita, consensu tamon omnium, meruit credi secundus.

4. Athénée, XIII, 594.