Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/645

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

POÈTES DU DITHYRAMBE ET DU NOME 633

musica, celui qui introduisit dans le dithyrambe Tusage de la déclamation modulée (TrapaxaTaXoyy)), déjà emprunté par les poètes tragiques à Archiloque K

Ces noms sont peu connus, et, sans doute, ne méritaient pas de Tétre. En voici de plus importants.

Selon le poète comique Phérécrate, ce fut Mélanippide le jeune, fils de Criton, qui le premier « outragea » Tan- cienne musique ^. Ce Mélanippide était le petit-Gls de Mélanippide l’ancien ^ Il est cité par un des personnages des Mémorables de Xénophon comme le représentant par excellence de la poésie dithyrambique, au même titre qu’Homère pour la poésie épique et Sophocle pour la tragédie ^. Cela ne permet pas de douter qu’il n’ait rem- porté de grands succès dans les concours lyriques d’A- thènes. Sur la fin de sa vie, il répondit à une invitation du roi de Macédoine Perdiccas et mourut à sa cour, au temps de la guerre du Péloponnèse \ Ses innovations doivent donc dater environ du milieu du siècle. Suidas se borne à nous dire qu’elles furent considérables ^ Phérécrate est un peu plus précis; il lui reproche d’avoir amolli la musi- que, tout en reconnaissant qu’il gardait encore une cer- taine mesure^. Nous possédons de lui quelques fragments

��1. Plutarque, De la Musique^ c. 28. Cf. Philodéme, De la Musique j c. 10.

2. Phérécrate, fr. 145, 3 Kock.

3. Suidas, MsXavtitirîÔY]?.

4. Mémorables, I, c. 4.

5. Suidas, pass. cité. — Perdiccas étant mort en 420 selon le mar- bre de Paros, on peut placer approximativement la fin de Mélanip* pide à une date un peu antérieure. Phérécrate, dans ses Chirout pièce composée quand Timothée était déjà célèbre, parle de Mélanip- pide au passé, en l’opposant aux modernes (v. 6-7).

6. Suidas, MeXavtitirtSrjç.

1. Phérécrate, pass. cité. La Musique dit : *Avrixé (ae ^aXaptotépav X ’ èitoÎTjae */op5«îÇ ôwôexa. Les deux derniers mots me paraissent sus- pects; ils sont reproduits vingt vers plus basa propos de Timothée: or c’est à Timothée, et non à Mélanippide, que Plutarque, en citant

�� �