POÈTES DU DITHYRAMBE ET DU NOME 635
opinion, il faut se borner à rassembler ces jugements sans les accepter pour définitifs. Kinésias parait en avoir ressenti très vivement Toffense; il chercha même à s'en venger en faisant rendre des décrets qui devaient dimi- nuer l'éclat des représentations comiques ^
Ce que Mélanippide et Kinésias avaient fait pour le di- thyrambe, Phrynis semble l'avoir fait pour le nome ^ D'abord adonné à Tart de la flûte, il devint cithariste sous l'influence et par les leçons d'un certain Aristoclidès, qui descendait, dit-on, de Terpandre et qui avait gardé ses traditions ^ Novateur décidé, il modifia si profondé- ment l'ancien nome et le rendit si moderne, qu'il passa plus tard pour le père d'un art nouveau *. 11 concourut avec Timothée vers le milieu de la guerre du Pélopon- nèse et fut vaincu par lui ^ ; mais, vers le même temps, il remportait le prix au concours des Panathénées sous Tarchontat de Callias, probablement en 412 ^ Sur ses innovations techniques, nous sommes mal renseignés. Proclus dit qu'il mêla aux hexamètres dos vers lyriques libres (àTToXeXii[i.£va) . Selon Plutarquo, il fit usage d'une cithare à neuf cordes, ce qui lui valut à Sparte une pé-
1. Scol. Aristoph. Grenouilles^ 253 : 'ETcpaYjjLaTeuo-axo xaxà xûv xwixt- xwv o); eUv àx^pr^yri-zoï, 404 : Xpovw S' uorepov où tcoXXw (peu après 40o) xai xo66a7taÇirept6tX£ KivYjTta; tàç -/opYjYtac. Strattis, ajoute le même scoliaste, fit contre lui une comédie où il rappelait xopo)('^<^^oc ^^ ^^ meurtrier des chœurs ».
2. Phanias d'Erése (dans Athénée, XIV, p. 638) cite les nomes de Phrynis à côté de ceux de Terpandre comme des modèles du genre; Plutarque, De Musica, c. 30 : *H xaxà TépiravSpov xiÔapwSia xat {xéxpt ^puviÔo; i\ki%i(xç iravxeXôiç &n\r\ xt; ouaa ôteTÉXet.
3. Suidas, ^pOvi;.
4. Ibid. : 'Exaivoupyrja-exaxaxXaTaçTTiv wSyjv itapàxb âp*/aîov. Et plus haut : "Oç èSoxsi Ttpwxoç xiOaptaai Ttap* 'A6r|vacotç.
5. Plutarque, De la manière de se louer sans exciter l'envie, c. 1.
6. Suidas, pass. cité. Il y a eu trois Callias archontes éponymes au v« siècle, en 465, 412 et 406. Mais il parait résulter de l'énuméra- tion de Phérécrate que Phrynis était plus jeune que Kinésias ou tout an plus son contemporain. Il s'agit donc du Callias de 412.
7. Proclus, Chrestomathitt 349, 8 Gaisford.
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