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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/648

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636 CHAPITRE XIV. — POÉSIE HORS DU THÉÂTRE

niblo humiliation : l'éphore Ecprépès en fit couper deux avec la hache ^ Aristophane le cite comme Tinventeur d'inflexions de voix molles et effémi nées^. Selon Phérécrate, dans le passage comique déjà cité, il inventa, en fait de musique, « une sorte de trombe » (iSiov (TTpoêtXov éjxêa- X(ov Tivx), et, bouleversant tout, « il obtint douze modes avec sept cordes ^ ». Cette sorte de trombe, suivant une explication ancienne, n'était autre chose que le tumulte du nouveau chant citharédique *. Malgré cette vive cri- tique, Phérécrate lui-même rendait justice au mérite de Phrynis. Hien absolument de son œuvre n'est venu jus- qu'à nous.

C'est à l'année 398 que Diodore de Sicile rapporte le plus grand éclat du dithyrambe nouveau. « En cette an- née, dit-il, les plus célèbres poètes dithyrambiques se montrèrent dans toute leur gloire, Philoxène de Cylhère, Timothée de Milet, Télcstès de Sélinonte, Polyidos, qui fut habile à la fois dans la peinture et dans la musi- que ^ » Une mention aussi précise semble faire allusion à un fait aujourd'hui incertain, probablement à un con- cours. En tout cas, elle détermine une date qui est inté- ressante.

Timothée, (ils de Tber sandre, naquit à Milet en 447 ^ C'est donc seulement vers 420 qu'il dut commencer à se faire connaître. Il mourut en 357, à 90 ans. Cette longue vie d'artiste fut une des plus glorieuses que la Grèce ait vues. Allant de concours en concours, il fit entendre ses compositions musicales à Athènes, à Sparte, en Macédoine,

1. Plutarque, Agis, c. 10.

2. Nuées, 971 avec la scolie. Cf. PoUux, IV, 66.

3. Phérécrate, fr. 145 Kock.

4. Bekker, Anecdota, 63, 27 : SxpôgiXo;... èn\ a)ôf|ç xi6ap«>ÔiXT|ç woXlv è*/0'j(Trjç xapa^ov.

5. Diodore, XIV, 46, 6.

6. Marbre de Paros, 88. Si ron accepte le témoignage de Suidfts (TtfiLdOeo;) qui le fait mourir à 97 ans, il serait Bé en 454.

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