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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/668

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burlesque, plus ou moins imité des narrations légendaires d'Ulysse dans l'Odyssée. Sous sa forme fantaisiste, ce récit était une satire. Nous en devinons le caractère agressif et presque cynique à travers l'obscurité de deux autres vers mutilés ; on y retrouve de nouveau le même verbe « Je vis », suivi d*un complément incertain, au- quel s’appliquaient deux épithètes grossières, emprun- tées au vocabulaire de la plus mauvaise compagnie ^ Les Tétramètres d’Hermippos se ressentaient donc du voisinage et de l’influence de la comédie. Comme elle, ils avaient besoin de l’ivresse pour excuse ; et sans doute ils devaient être récités ou chantés à la 6n des joyeux banquets de la jeunesse athénienne, quand les têtes étaient échauf- fées, et quand Socrate n’y assistait pas.

Tout à côté de ce genre assez mal défini, il faut placer celui de la parodie. Déjà nous l’avons rencontré au théâtre, chez Épicharme d’abord, puis à Athènes chez un certain nombre de poètes de la comédie ancienne ou moyenne. En dehors de la comédie, il produisit alors, en renouvelant la tradition de la Batrachomyomachie, quelques œuvres d’une importance bien secondaire, mais qui semblent avoir obtenu quelque succès auprès du peuple athénien ou sicilien. Dans ce genre, deux hommes surtout eurent quelque renom, Hégémon de Thasos au v® siècle, et Eubéos de Parium au iv*’ 2. Le premier ^ connu sous le sobriquet de Lentille (^axTî), fut un contemporain de Gratinos. Son œuvre principale était une Gigantomachie^ qu’il semble avoir récitée à Athènes devant le peuple, à la façon des rhapsodes. Athénée nous a conservé une vingtaine d’hexamètres de lui, oii il se met personnellement en scène, en racontant ses aventures dans des vers imités de ceux de l'Iliade. Eubéos de Parium fut surtout en fa-

1. Scol. Aristoph. Guêpes ^ 11G9.

2. Athénée, XV, p. 698 A.

3. E. von Leutsch, Hegemon von Thasos, Philologus, 1855, p. 704.