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666 CHAPITRE XIV. — POÉSIE HORS DU THÉÂTRE

alexandrine, Callimaque le critiqua violemment, pour sa Lydé ioxii au moins, qu’il qualifiait de « poème épais et grossièrement travaillé » * ; et Catulle, ce pur alexandrin transplanté à Rome, témoignait du même dédain pour la Thébaide, en appliquant à son auteur l’épithète de tumi- dus ^. Mais ces délicats rencontraient dos contradicteurs décidés. Cratès déclarait Antimaque fort supérieur à Chœ- rilos ’, Nicandre le prenait pour modèle*, et Ântipatcr de Thessalonique le louait dans une épigramme où il le met- tait immédiatement au-dessous d’Homère ^ Ce rang, se- lon Quintilien, était celui que lui attribuait la majorité des critiques ^.

Panyasis et Antimaque avaient restauré Tépopée mytho- logique. 11 est probable qu’ils eurent des rivaux et des imitateurs dans la période que nous étudions; mais au- cun d’eux n’a mérité d*être distingué. Les vrais conti- nuateurs du genre appartiennent à la période alexan- drine, et le plus illustre d’entre eux sera l’auteur des Argonautiques, ApoUonios de Rhodes. Mais, en face de l’épopée mythologique, une autre forme du même genre apparut au v*^ siècle; ce fut Tépopée historique et contem- poraine, qui eut pour principal représentant Chœrilos. Il y eut là un essai de rénovation vraiment hardi et intéres- sant, et nous ne saurions trop regretter que cette tenta- tive ne nous soit pas mieux connue.

Un des points les plus curieux à éclaircir serait Tin- fluonce exercée par la grande œuvre d’Hérodote sur cette transformation de Tépopée. Cette influence est attestée

\. Scol. Denys le Périégète, p. 317, 21 Bernhardy:

2. Catulle, GXV, 10.

3. Antholog. palat., XI, 218.

4. Scol. Thér laques, 3.

5. Anthol. palat., VIT, 400.

C. Quintilien, X, 1, 53 : Quamvis ei sccundas ferc grammaticorum consensus déférât.

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