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L'ÉPOPÉE 665

les attiraient. A propos des hommes et des choses, des localités, des cours d'eau, des vallées et des montagnes, l'infatigable et savant poète avait toujours quelque chose de nouveau à leur raconter ^ Il est possible que le goût de Platon pour les vieux mythes ait contribué à Tadmi- ratiou qu'Antimaque lui inspirait. Le poète, il est vrai, ne semble pas les avoir traités en philosophe ; mais il les aimait pour leur couleur antique, et il savait leur don- ner du relief. Il y avait quelque chose de fort et de per- sonnel dans sa manière. Son style, un peu tendu et par- fois obscur, n'était jamais plat ni insigniGant; on en était frappé malgré soi, et il s'imposait avec une sorte d'auto- rité ^ Les quelques vers qui nous restent de la Théhaide (une soixantaine en tout) ne sont malheureusement pas de nature à nous permettre d'en juger. Tout au plus peut-on en citer quatre, remarquables par une certaine fermeté de ton et par une précision un peu dure, où Ton croit sentir l'accent propre du poète:

ca\ iyta'VKmiiriç Tpa*/vTTr|Toç (èçp6vTt(Tev) xa\ toO (ruvr,8ou; ty^ç èÇaXXaYTj;. J'entends par ces derniers mots « le souci de s'écarter de l'usage commun ». Cf. Plutarque, Timoléon, 36 : Ta 'AvTt(ia/oy IfT'/yy 'r/ovra xal t6vov éx6e6ta(T(iévoiç xal xatair^voi; ^otxe. Proclus, Corn- ment. s. le Timée, I; Gicér. Briitus, c. 51, poema reconditum. Quinlil. X, 1, 53 : In Antimacho vis et gravitas et minime vulgare eloquendi genus habet laudem.

3. Strabon, XIII, p. 588. Fr. 26 Diibuer-Didot.

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