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CONCLUSION 671

première. Il ne faudrait pas qu'elle prît trop d'importance dans l'impression d'ensemble qui doit rester de cet ex- posé.

Rappelons-nous donc qu'au v® siècle les grandes œuvres se sont succédé sans interruption depuis le temps des guerres médiques jusqu'à la fin de la guerre du Pélopon- nèse. Eschyle, Sophocle et Euripide d'un côté, Cratinos, Eupolis et Aristophane de l'autre nous ont fait admirer la force et la variété du génie grec. Il n'y a pas, dans l'histoire du monde, un âge, qui, pour l'abondance et la beauté delà création poétique, soit supérieur à celui-là. Au IV® siècle, l'inspiration faiblit manifestement. Et tou- tefois le nom de Ménandre fait qu'on hésite à parler de déclin. D'ailleurs ce que la poésie perd en ce temps, la prose le regagne. En séparant Tune de l'autre, nous mé- connaîtrions absolument la vraie nature des choses. Entre ces deux formes de la littérature, il y a union intime et solidarité. L'éclat de la poésie a précédé celui de la prose, mais il n'a pas rayonné d'un autre foyer. Des deux côtés, l'imagination et la raison, le sentiment et le jugement sont mélangés à fond ; la différence est dans les pro- portions. Après les poètes, il faut donc maintenant mettre à leur place dans ce tableau les historiens, les philoso- phes, les orateurs, c'est-à-dire les maîtres de la pensée et de la parole. Ce sera seulement en les rapprochant les uns des autres qu'il sera possible de juger le rôle d'Athènes dans l'histoire de l'esprit humain.

��FIN DU TOME TROISIÈME

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