CHANTS DU CHŒUR 81
Les parties méliques proprement dites étaient de beau- coup les plus importantes et les plus étendues dans le rôle total du chœur. Il ne paraît guère douteux qu'elles n'aient comporté les divers modes d'exécution que nous venons d'indiquer. Elles pouvaient être chantées en effet par des voix isolées, ou par des groupes qui se succé- daient et se répondaient, ou par le chœur tout entier à l'unisson ^ L'emploi de chacun de ces modes en particu- lier est ou attesté ou probable pour un petit nombre d'exemples particuliers; mais il faut bien reconnaître que le plus souvent l'incertitude est à peu près complète et que la fantaisie joue le plus grand rôle dans les hypothèses de la critique. Peut-être est-il sage, quant à présent, de de ne pas trop croire à cette sorte d'émiettement du chœur dont on abuse aujourd'hui et qui aurait eu pour résultat de supprimer complètement, dans ses chants, le genre d'effet le plus antique, le plus simple et le plus naturel. Quand les anciens parlent d'un chœur, c'est un ensemble qu'ils ont en vue; il est bien difficile d'admettre que dans la plupart des cas, l'ensemble ait été justement ce qui manquait le plus.
Chants et danses exigeaient un accompagnement mu- sical. La flûte fut l'instrument de la tragédie comme elle avait été autrefois celui du dithyrambe. Les aulètes étaient répartis entre les chorèges au moyen d'un tirage au sort présidé par l'archonte ^ Il semble qu'on n'en ait attribué
scenisch erlaûtert, p. 20 et 22) et contradictoirement Guhrauer (Bur- sian's lahresbericht, XLIX, p. 32 et suiv.) Les trois modes d'exécu- tion indiqués pourraient bien avoir été employés selon les cas.
1. Il n'est pas de question qui ait plus été agitée de nos jours que celle-là. Notons particulièrement G. Hermann, Opuscula, II, p. 130 ; Otfr. Millier, Eumenid. p. 71-99; Bamberger, De carminibus Mschyli a partibus chori cantatis^ Warburg, 1833 ; puis les divers opuscules de Muff, Uense, Arnoldt, Heimsœtb. Les conclusions modérées de Wecklein semblent les plus solides (lahrbUcher filr classische Philolo- gie, t. XIII suppl., p. 215).
2. Argument de la Midienne.
Uist. de la Litt. grecqae. — T. III. 6
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