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suivant la tradition la plus générale, est le plus ancien des deux. Car il était considéré comme le premier pythagoricien qui eût écrit[1]. Il séjourna, suivant Platon, à Thèbes, où il eut pour disciples Simmias et Cébès[2]. On ne lui attribuait qu’un seul ouvrage[3], intitulé probablement Περὶ φύσιος. Stobée nous en a consacré un certain nombre de fragments, la plupart assez courts. De bons juges, Bœckh et Zeller, regardent la plupart de ces fragments comme authentiques ; mais beaucoup d’autres critiques sont d’un avis opposé[4]. Sans entrer dans une discussion qui ne paraît guère pouvoir aboutir, bornons-nous à dire que les plus longs d’entre ces morceaux exposent la doctrine pythagoricienne avec une précision très sèche, plus géométrique que littéraire. Ils sont écrits en dialecte dorien.

Archytas de Tarente paraît avoir joué dans sa ville natale un rôle politique très important[5] ; il fut même général, dit-on, et toujours victorieux. On vantait la sagesse de sa vie, sa dignité morale, sa modération. C’est à lui, selon Diogène, que Platon dut son salut quand Denys voulut le faire périr. Tous les témoignages s’accordent à dire qu’en même temps qu’il recueillait


    Bruchstücken seiner Werke, 1819. Cf. aussi Mullach, Fragm. phil., p. xviii sqq., et 1 sqq. ; Zeller (trad. fr), t. I, p. 284 sqq., et 327 sqq.

  1. Démétrius de Magnésie, dans Diog. L., VIII, 85.
  2. Phédon, p. 61, D.
  3. Βιβλίον ἕν, dit Diogène, ibid.
  4. Cf. la note de Zeller (trad. fr.), p. 288).
  5. Diog. L., VIII, 79-83. Cf. Strabon, VI, 3, 4, p. 280 (προέστη τῆς πόλεως πολὺν χρόνον). — Voir, sur Artchytas, Mullach, t. II, p. xiv-xviii (où l’on trouvera tous les textes), et Zeller, p. 330. Mullach a le tort de placer Archytas avant Philolaos. — La vie d’Archytas avait été écrite peu de temps après sa mort par son compatriote, le musicien Aristoxène (Athénée, XII, p. 545, A. — Fragments dans Mullach, t. I, 553-575 ; t. II, 117-129.