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la tradition pythagoricienne il l’enrichissait par ses découvertes en mathématiques et surtout en mécanique. On lui attribuait de nombreux ouvrages, relatifs soit à la philosophie proprement dite, soit aux sciences mathématiques. Une ode célèbre d’Horace nous apprend qu’Archytas périt dans un naufrage sur la côte d’Apulie[1].

La question de l’authenticité des fragments d’Archytas est encore plus embrouillée que celle des fragments de Philolaos. Egger les croyait presque tous authentiques[2] ; M. Chaignet a soutenu la même opinion[3]. Mais la plupart des historiens allemands de la philosophie, et en particulier Zeller, les rejettent (en grande partie du moins) pour des raisons qui semblent très fortes[4] : on fait remarquer, en effet, que, dans les fragments d’un caractère philosophique, Archytas est plus platonicien encore que pythagoricien, d’où l’on peut conclure que les écrits qu’on lui attribuait, ou certains d’entre eux, ont pu avoir une origine analogue à celle du faux Timée de Locres. Cela ne veut-pas dire que nul des fragments ne soit authentique, mais cela rend tout l’ensemble suspect et ne permet guère d’en rien citer ici. Ces fragments sont écrits en dialecte dorien, avec une netteté qui ne manque pas d’élégance.

II

À la philosophie, rattachons la médecine, qui pro-

  1. Horace, Carm., I, 28.
  2. E. Egger, de Archytæ Tar. vita operibus et philosophia (thèse), Paris, 1883.
  3. Chaignet, Phytagore et la Philos. pythagoricienne, t. I, 191 ; t. II, 255.
  4. Cf. Zeller, p. 291