Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t4.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui prétendait descendre d’Asclépios, et fit partie des Asclépiades de sa ville natale. Il était déjà célèbre au temps où Platon place la scène de son Protagoras, c’est-à-dire dans les premières années de la guerre du Péloponèse, autant du moins qu’on peut se lier aux indications chronologiques de Platon[1]. Un témoignage qui semble avoir quelque valeur[2] le fait naître en 460. Il séjourna sans doute à Athènes, où l’on voit que son nom était populaire et parcourut une grande partie du monde grec[3]. Parvenu à un âge avancé, il mourut, dit-on, à Larisse[4]. Après lui, ses fils, son gendre Polybe, plus tard ses petits-fils et arrière-petits-fils continuèrent d’exercer la médecine et de maintenir l’école de Cos, qu’il avait illustrée[5]. En dehors de ces faits, tout le reste est légendaire ou douteux[6].

Un passage du Phèdre de Platon semble indiquer qu’Hippocrate avait écrit[7]. Ce qui est certain, c’est que les soixante-douze ouvrages que nous avons sous son nom sont fort loin d’être tous son œuvre. Mais il faut ici distinguer entre ceux qui sont des exercices d’école sans intérêt, comme les Lettres[8], et les ouvrages médi-

  1. Protagoras, p. 311, B. Cf. aussi, dans Aristophane, Fêtes de Déméter, 270, une allusion au serment de la confrérie d’Hippocrate.
  2. Biographie de Soranos.
  3. Il fit notamment des observations prolongées à Thasos (Ἐπιδημίαι, I).
  4. Les dates proposées flottent entre 377 et 359.
  5. Cf. Suidas.
  6. Par exemple, ses relations avec Gorgias, avec Hérodicos de Sélymbrie (le médecin dont parle Platon, Rép., III, p. 406, A), avec Démocrite d’Abdère ; avec Perdicas, roi de Macédoine ; avec Artaxerxès, dont il aurait refusé les présents pour venir combattre la peste d’Athènes. Toutes ces histoires, ainsi que les anecdotes plus ou moins célèbres qui s’y rattachent, sont des inventions fondées en partie sur les lettres apocryphes d’Hippocrate et sur d’autres pièces non moins mensongères insérées dans la collection de ses œuvres. Cf. Littré, t. I, p. 38 et suiv.
  7. Platon, Phèdre, p. 270, C.
  8. Outre les Lettres, on trouve dans la collection hippocratique un certain nombre de pièces (décrets, harangues) qui sont censées se rapporter à des circonstances de la vie d’Hippocrate et qui sont purement fictives.