de morale[1]. Parmi les ouvrages d’un caractère plus général, l’un des plus célèbres était un écrit que Platon appelle Ἀλήθεια[2], la Vérité, et qui renfermait évidemment les principes essentiels de la philosophie, c’est au début de ce traité que se trouvait la célèbre maxime sur l’homme « mesure de toutes choses ». Diogène Laërce ne nomme pas le traité De la Vérité. Il ne nomme pas davantage les Discours destructifs (Καταβάλλοντες, sous entendu λόγοι), que mentionne Sextus Empiricus[3] ; mais il nomme une Τέχνη ἑριστικῶν et un ouvrage en deux livres Sur les Antilogies. On s’accorde en général aujourd’hui à considérer ces divers titres comme se rapportant à un même écrit[4]. Peut-être cependant faut-il distinguer au moins une Ἀλήθεια, plus théorique, et une Τέχνη, plus pratique, sur les antilogies, c’est-à-dire sur l’art de discuter. — Quel était l’ouvrage qui lui valut sa condamnation et qui débutait, selon Diogène, par cette phrase : « Sur les dieux, je ne puis rien dire, ni qu’ils soient, ni qu’ils ne soient pas : bien des choses empêchent de le savoir, d’abord l’obscurité de la question, ensuite la brièveté de la vie humaine[5] ? » — Et celui dans lequel il parlait de Périclès et de son énergie morale[6] ? On ne sait trop. Quoi qu’il en soit, l’objet et la méthode de son enseignement appellent encore quelques observations.
Outre la logique proprement dite, Protagoras avait été amené à considérer ce que nous appelons aujourd’hui la grammaire ; non pas, probablement, dans un
- ↑ Diogène Laërce, IX, 55 : Περὶ ποιτείας, Περὶ τῆς ἐν ἀρχῆ καταστάσεως, Περὶ τῶν οὐκ ὀρθῶς τοῖς ἀνθρώποις πρασσομένων, Προστακτικός.
- ↑ Théétète, p. 161, C : εἶπεν ἀρχόμενος τῆς ἀληθείας. Cf. 162, A ; 170, E ; 171, C.
- ↑ Adv. Mathem., VII, 60
- ↑ Cf. Bernays, Gesammie Abhandl., t. I, p. 117-121.
- ↑ Diogène Laërce, IX, 51. On peut songer au traité Περὶ τῶν ἐν Ἅδον, mentionné par Diogène un peu plus loin (IX, 55).
- ↑ Plutarque, Consol. Apoll., 33.