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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t4.djvu/681

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BIBLIOGRAPHIE

date de sa naissance, il est à la limite de l’antiquité grecque proprement dite et de la civilisation plus complexe qui a suivi. Par ses origines et par sa vie, il est assez près d’Athènes pour la bien comprendre, assez loin d’elle pour ne pas risquer de s’y asservir. Enfin son génie propre, fait avant tout de patience laborieuse et de raison ferme, est justement ce qu’il devait être pour mettre à profit les circonstances extérieures. Un Aristote ne pouvait naître qu’à ce moment précis de l’histoire. Pour synthétiser l’hellénisme avec cette puissance, il fallait qu’il en fût lui-même comme un résumé. Pour agir sur les âges suivants avec cette force, il fallait qu’il en possédât surtout les côtés les plus généraux, les plus largement humains. Par un jeu merveilleux de la nature, l’homme nécessaire s’est rencontré juste au point de l’espace et de la durée qui pouvait lui permettre de remplir sa tâche tout entière.

I

Aristote naquit en 384, à Stagire, colonie d’Andros et de Chalcis, située sur la côte macédonienne, dans le voisinage de l’Athos[1]. Son père, Nicomaque, était

  1. Notice dans Diogène Laërce, V, 1-35 (sources principales : Hermippos, Démétrius de Magnésie, Apollodore) ; notice de Suidas ; deux biographies anonymes dites Vita Menagiana et Vita Marciana (celle-ci publiée, avec diverses autres compilations analogues, à la fin des fragm. d’Aristote de V. Rose. Bibl. Teubner). Cf. Denys d’Halicarnasse, Première lettre à Ammée, ch. v. — Travaux modernes sur la vie d’Aristote : Buhle, Vita Aristotelis per annos digesta, dans le t. I de son édition (Deux-Ponts, 1791-1800) ; Stahr, Aristotelia, Halle, 1830-1832 ; Lewes Aristotle (Londres, 1864) ; Grote, Aristotle, 2 vol.in-8o, Londres, 1872. Ajouter les chapitres consacrés à Aristote dans les histoires générales de la littérature ou de la philosophie grecque (en particulier dans celle de Ed. Zeller. Phil. der Griech., t. II), et un bel article de M. Boutroux dans la Grande Encyclopédie. Voir aussi Wilamowitz-Mœllendorf, Aristoteles und Athen (1893), t. I, p. 311 et suiv.