Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/1035

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
1017
L'HISTOIRE : HISTORIENS SECONDAIRES


sièges, d’ambassades et de négociations, parmi lesquelles figure celle dont Priscos lui-même fut chargé[1]. Autant qu’on en peut juger, son ouvrage offrait un exposé des faits détaillé, exact et assez clair, mais monotone et terne, qui ressemblait plus à un journal qu’à une histoire proprement dite[2]. — Malchos, de Philadelphie en Syrie, agrandit et continua, quelques années plus tard, le récit de Priscos[3]. Son histoire byzantine (Βυζαντιαϰά (Buzantiaka), en sept livres) commençait à Constantin et devait aller jusqu’a l’avènement d’Anastase (491)[4]. Il semble avoir été interrompu par la mort de l’auteur. — Photius en fait un grand éloge, que les fragments ne justifient pas[5]. L’œuvre de Malchos, intéressante par les faits eux-mêmes et empreinte d’une certaine couleur dramatique[6], ne paraît pas s’être élevée au-dessus de la médiocrité.

Candidus d’Isaurie, Capiton de Lycie, Eustathios d’Épiphanie en Syrie, autres historiens de la fin du ve siècle ou du commencement du vie, n’étant plus connus que par quelques fragments ou par un petit nombre de témoignages, n’ont plus pour nous de physionomie vraiment individuelle. qui les rendent dignes du moindre intérét littéraire[7].

Cette lignée d’historiens se continue sans interrup-

  1. Fragments de Priscos, C. Müller, Fragm. Hist. Græc., IV, p. 71 et suiv. ; Dindorf, Hist. Gr. min., I, p. 275 et suiv.
  2. Voir par exemple le fr. 8 de Dindorf, contenant tout le récit de l’ambassade auprès d’Attila dont Priscos fit partie.
  3. Suidas, Μάλχος (Malchos).
  4. C. Müller, Hist. Gr. fr., IV, p. 111. Dindorf, Hist. Gr. min., I, p. 383.
  5. Photius, cod. 78.
  6. Suidas, art. cité : Τὸν ἐμπρησμὸν τῆς δημοσίας βιβλιοθήϰης.. ϰαὶ ἄλλα τινὰ διεξέρχεται μάλα σεμνῶς καὶ τραγῳδίας δίϰην ἀποθρηνῶν αὐτά. (Ton emprêsmon tês dêmosias bibliothêkês.. kai alla tina diexerchetai mala semnôs kai tragôdias dikên apothrênôn auta.)
  7. C. Müller, Fragm. Hist. Gr., p. 133, 135, 138. Dindorf, Hist. Gr. min., I, p. 441, 353.