Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/1041

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
1023
JEAN LAURENTIUS


sous celui de Justinien. Il tomba en disgrâce en 552, vécut alors dans une demi-obscurité, et dut mourir vers 565. Ses Discours et une Histoire de la Guerre des Perses disparurent de bonne heure, car Photius paraît n’en avoir eu aucune connaissance. Les seuls ouvrages de Laurentius qu’il mentionne sont ceux qui nous ont été conservés, les trois traités Sur les mois (Περὶ μηνῶν (Peri mênôn)), Sur les magistratures romaines (Περὶ ἀρχῶν τῆς Ῥωμαίων (Peri archôn tês Rômaiôn)), et Sur les signes célestes (Περὶ διοσημείων (Peri diosêmeiôn))[1]. Le traité Sur les mois nous est parvenu mutilé ; il contient d’utiles renseignements sur le calendrier romain, sur les fêtes, leur origine et leur célébration, ainsi que les légendes qui s’y rapportent. Le traité Des signes célestes, après n’avoir été connu longtemps qu’à l’état de chapitres dispersés et incomplets, a pu être reconstitué en notre siècle grâce à de nouveaux manuscrits ; l’auteur y expose, à propos des tonnerres, des comètes, des météores, des tremblements de terre et autres prodiges, un grand nombre de faits relatifs à la science augurale et à la religion des Romains et des Étrusques. Enfin le traité Des magistratures romaines, aujourd’hui mutilé, offre une série de notices instructives sur les formes du gouvernement et de l’administration chez les Romains. Ce qui fait le prix des traités de Laurentius, c’est qu’il disposait d’une quantité d’ouvrages spéciaux aujourd’hui perdus, dont il a extrait mainte et mainte information. Mais il l’a fait sans critique, sans intelligence, et en mêlant une foule d’erreurs à des informations exactes. D’ailleurs, nul talent d’écrivain, et, comme

  1. Principaux mss. : Caseolinus, xe siècle, découvert à Constantinople par Choiseul-Gouffier en 1785, aujourd’hui à Paris, Suppl. 257 ; voir la dissertation citée de B. Hase ; Laurentianus, 28, 34 (xie siècle). — Édition d’ensemble des trois traités par Bekker, dans le Corpus scriptor. hist. byzant., Bonn, 1837. Éditions particuliéres : Lydi de magistratibus, éd. Fuss, avec Préface de Hase, Paris, 1812 ; Lydi de Ostentis, éd. C. Wachsmuth, Leipzig, 1863 (Bibl. Teubner).