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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/1052

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CHAP. VIII. — LA FIN DE L’HELLÉNISME


pendant les cinq dernières années de sa vie : il mourut en 485, âgé de soixante-quinze ans.

Proclos enseignait presque sans préparation. Ses pensées sortaient, pour ainsi dire, de l’abondance de ses méditations incessantes. Sa parole était facile et comme inspirée. Quand il exposait ses idées, ses regards brillaient d’un éclat extraordinaire, tout son visage semblait éclairé. Ses disciples croyaient sentir en lui la présence de Dieu ; un jour même, un grave personnage, qui l’entendit par hasard, affirma qu’il avait vu autour de sa tête une lueur divine[1]. Maître et auditeurs vivaient entre ciel et terre, dans une atmosphère illuminée.

Proclos écrivait comme il parlait, vite et beaucoup. Ses écrits étaient surtout des commentaires sur Platon. Beaucoup sont perdus ; mais quelques-uns des plus importants nous restent et permettent de juger des autres[2]. Les plus intéressants sont : les Eléments de théologie (Στοιχείωσις θεολογιϰή (Stoicheiôsis theologikê))[3], ouvrage de jeunesse, où l’auteur résume en une série de formules, fortement liées et coordonnées, la théologie de Plotin et de Porphyre ; les commentaires Sur la République de Platon, en quatre livres, texte incomplet ; Sur le Timée, écrit par Proclos à vingt-huit ans ; Sur le Parménide, œuvre de sa maturité ; le traité Sur la théologie de Platon ; enfin les Objections aux chrétiens, dont Philoponos nous a conservé quelques parties dans sa réfutation. Nous possédons, d’autre part, six Hymnes[4], débris de l’œuvre

  1. Marinos, Proclos, ch. XXIII.
  2. Pour la liste complète des écrits de Proclos, conservés ou perdus, voir Zeller, ouv. cité, p. 778, note 6, et 779, note 1 ; le classement chronologique probable y est donné. Les œuvres de Proclos ont été publiées par V. Cousin, Paris, 6 vol. 1820-1827 ; sec. édit., 1864.
  3. Publié dans le Plotin de la bibl. Didot.
  4. Publiés en dernier lieu dans les Orphica d’Abel, Leipzig, 1885.