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SYNÉSIOS


chose de piquant. Dans les discours soutenus, il a de la dignité, de l’autorité, un ton grave, bien qu’il recherche trop la couleur poétique ; dans le genre familier, son élégance, un peu apprêtée, n’est ni sans grâce ni sans force.

Parmi les écrits de la première période de sa vie, il faut citer la harangue Sur la royauté, prononcée par Synésios devant Arcadius en 399, lors de son ambassade à Constantinople : œuvre pleine d’une noble franchise. — L’Éloge de la calvitie (Φαλαϰρὶας ἐγϰώμιον (Phalakrias egkômion)) est une composition sophistique, d’ailleurs spirituelle, où l’auteur s’amuse à plaider contre l’Éloge de la chevelure de Dion de Pruse. — Les Récits égyptiens ou De la Providence (Αἰγύπτιοι λόγοι ἤ περὶ προνοίας (Aiguptioi logoi ê peri pronoias)) paraissent avoir été composés à Constantinople ; Synésios feint d’y raconter la lutte d’Osiris et de Typhon, mais un avant-propos (Προθεωρία (Protheôria)) nous apprend qu’il s’agit du préfet Aurélius et de ses relations avec son frère[1]. — Le traité Sur les songes (Περὶ ἐνυπνίων (Peri enupniôn)), peu important par lui-même, n’a guère d’autre valeur que de fournir un document de plus sur les superstitions néoplatoniciennes. — Au même temps enfin appartient l’écrit Sur le don de l’astrolabe, adressé à un certain Péonios de Constantinople.

La causerie intitulée Dion, qui fut écrite par Synésios peu après son mariage, vers 405, représente à elle seule la période de sa maturité antérieure à sa conversion. Il y démontre avec agrément et justesse l’utilité d’une philosophie moyenne, qui puisse servir de transition entre la vie mondaine et la sagesse supérieure ; cette philosophie, l’auteur la trouve chez Dion, sur lequel il

  1. Opinion divergente, E. Gaiser, Des Synesius von Cyrene ægyptische Erzaehlungen, Woffenbüttel, 1886. Cf. O. Seeck, Studien zu Synesios, Philol., t. LII, 1893.