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LES MÉDECINS ET NATURALISTES

célèbre médecin qui, suivant une anecdote bien connue, découvrit l’amour du jeune Antiochus pour sa belle-mère Stratonice[1]. Il avait également laissé de nombreux écrits[2]. Toute cette littérature médicale ne nous est aujourd’hui connue que par les témoignages des médecins plus récents, en particulier ceux de Galien. Cela suffit pour reconstituer à peu près leur doctrine, non pour les apprécier au point de vue littéraire. Ils firent école l’un et l’autre, et leurs disciples, comme il arrive, exagérèrent les différences qui les avaient séparés : les Hérophiléens défendirent avec passion la tradition Hippocratique. Les Érasistratéens s’attachèrent aux doctrines nouvelles. Entre les deux écoles, une troisième, dite l’école empirique ou de l’expérience, s’éleva dès le iiie siècle, faisant une grande part, semble-t-il, aux remèdes « de bonne femme », aux recettes traditionnelles et plus ou moins magiques. De là toute une foule d’écrits, aujourd’hui perdus, qui sont cités parfois par les médecins de l’âge suivant. Bornons-nous à rappeler le nom d’Archagathos, qui fut (en 219) un des premiers médecins grecs établis à Rome[3].


À côté de la médecine, nous trouvons encore, dans cette période, un développement assez remarquable des sciences naturelles et de leurs applications à l’agriculture. On composa alors en abondance des traités Περὶ θηρίων, des Θηριαϰά, des Λιθιϰά, puis des Γεωργιϰά[4]. Varron, au début de son De re rustica, déclare connaître plus de cinquante ouvrages grecs consacrés à des points

    γλῶσσαι d’Hippocrate. (Galien, XIX, 64). Cf. Susemihl, I, p. 787 et suiv.

  1. Plutarque, Démétrius, 49 ; etc.
  2. Cf. Susemihl, I, p. 810 et suiv.
  3. Pline, Hist. Nat., XXIX, 6.
  4. Cf. Susemihl, I, p. 829-883. Il y a aussi des livres sur la cuisine, sur l’art des songes, etc.