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HÉRODAS

vaient donner aucune idée de son mérite. En 1891, M. Kenyon a publié, d’après un papyrus du Musée Britannique, sept mimes de ce poète, quelques-uns en médiocre état de conservation, mais plusieurs assez complets pour que la physionomie littéraire de l’auteur nous apparût avec clarté[1].

La biographie d’Hérodas ne nous est pas connue. Son nom même prête au doute : on l’appelle Hérodas ou Hérondas[2] ; le papyrus ne porte pas de nom d’auteur. Quelque forme qu’on préfère, le nom est dorien. Xénophon mentionne dans les Helléniques un Hérodas, de Syracuse[3]. Le poète fut peut-être Syracusain, comme Sophron et comme Théocrite ; mais il semble avoir habité surtout à Cos, où se place la scène de plusieurs de ses mimes. Le temps où il vécut est déterminé d’une manière approximative par la manière dont Pline le cite à côté de Callimaque, et surtout par quelques allusions contenues dans ses vers : l’Égypte décrite dans le premier mime est celle de Ptolémée Philadelphe ; la mention

  1. Kenyon, Classical texts from papyri in the British museum, including the newly discovered poems of Herodas. Londres, 1891 (sept mimes et un morceau d’un huitième). — Outre de nombreux articles critiques dans les revues savantes (cf. l’introd. de Crusius. p. XIV-XVII), de nouvelles éditions furent bientôt publiées ; les principales sont celles de Rutherford (Londres, 1891), Crusius (Bibl. Teubner, 1892) et Bücheler (avec trad. latine : Bonn, 1892). Dans cette dernière, les restitutions conjecturales sont moins hardies que dans celle de Crusius. Édition avec commentaire de R. Meister, 1895. — Deux trad. françaises ont été données en 1893 par MM. Dalmeyda (Hachette ; élégante et fidèle, avec une bonne introduction), et Ristelhueber (Delagrave ; introduction érudite). M. l’abbé Ragon vient de publier (chez Poussielgue, 1898) le texte et la trad. française des mimes III et IV. À consulter : O. Crusius, Untersuchungen zu den Mimiamben des Herondas, Teubner, 1592, et sa traduction allemande d’Hérondas : Olschewsky, La langue et la métrique d’Hérondas, Leyde et Bruxelles, 1897.
  2. Athénée, III, p. 86, B ; Pline, Lettres, IV, 33 ; Stobée, Floril., en six endroits.
  3. Hellén., II, 4, 1.