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CHAPITRE IV. — LA POÉSIE ALEXANDRINE

pour Gallus[1] : c’est un recueil de légendes relatives à des aventures d’amour qui aboutissent d’ordinaire à des catastrophes et à des métamorphoses[2]. Ce n’est d’ailleurs qu’une compilation sans prétention littéraire, un recueil de sujets à mettre en élégies ; Parthénios préparait des matériaux à son ami et ne visait à rien de plus qu’à être utile. Comme poète, il avait composé des élégies mythologiques dont nous ne savons guère que les titres (Ἀφροδίτη, Δῆλος, Κριναγόρας[3]), des chants de deuil en vers élégiaques (ἐπικήδεια), une sorte d’épître à un inconnu (ὕμνος προπεμπτικός) et de petits poèmes en hexamètres (Μεταμορφώσεις, Ἡρακλῆς), où l’on peut voir, si l’on veut, des épopées, mais qui devaient ressembler beaucoup, par leur inspiration générale, à ses élégies proprement dites : c’étaient toujours sans doute des histoires d’amour et des légendes romanesques ou bizarres. Il les racontait longuement, selon Lucien[4] : comme Euphorion, comme Callimaque, il avait à sa disposition un riche trésor de mots, et il en abusait. L’influence des premiers alexandrins était donc encore toute sensible et présente dans ses œuvres, d’où elle allait se transmettre, presque sans intervalle, à Ovide.

Théocrite aussi eut ses fidèles. La poésie bucolique devint, après lui, un genre littéraire consacré : on mit en scène les bergers, on chanta leurs amours, on célébra les divinités rustiques. Par l’auteur de l’Oaristys, par Bion et Moschos, la tradition se continue presque jusqu’à Virgile.

L’auteur de la pièce intitulée Oaristys (causerie,

  1. Publié dans les Scriptores erotici de Hercher, t. I, (Berlin, 1858), et dans les Mythographi graeci de la bibl. Teubner, t. II, fasc. I, 1896.
  2. Cf. Rohde, Griech. Roman, p. 93-95.
  3. Ce Crinagoras est probablement le poète de l’Anthologie.
  4. Manière d’écrire l’hist., 57.