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DIDYME ; TRYPHON ; APOLLODORE

Vers le même temps, la philologie proprement dite a pour représentant principal Didyme, né à Alexandrie, et surnommé Χαλκέντερος, « aux entrailles d’airain », à cause de sa prodigieuse activité littéraire[1]. Il vécut, dit Suidas, au temps de Cicéron et d’Antoine, et jusque sous Auguste. Si l’importance littéraire des écrivains se mesurait au nombre des ouvrages, Didyme serait peut-être le premier des écrivains grecs. C’est par milliers que l’on comptait ses écrits, commentaires des classiques, études grammaticales et lexicologiques, études sur les mythes et les antiquités. Beaucoup des observations de Didyme nous ont été conservées par les scholiastes. C’était à coup sûr un prodigieux érudit. Mais, quand on a loué comme il convient son activité infatigable, il semble bien qu’on soit quitte envers sa mémoire.

Nous en dirons à peu près autant de son contemporain (un peu plus jeune peut-être), Tryphon d’Alexandrie[2], qui s’était renfermé plus strictement dans l’étude des mots et de la grammaire, mais qui, dans ce domaine particulier, avait conquis une maitrise souvent célébrée. Nous possédons les titres et des fragments d’une trentaine de ses ouvrages.

III

L’histoire proprement dite, dans la période qui suit immédiatement Polybe, est remarquablement stérile.

  1. Suidas, Δίδυμος. Cf. Susemihl, t. II, p. 193-210. — Fragments recueillis par M. Schmidt, Didymi Chalcenteri Fragmenta, Leipzig, 1851. V. aussi Arthur Ludwig, Aristarchs Homertertkritik nach den Fragmenta d. Didymos, Leipzig. 1884.
  2. Suidas, Τρύφων. Cf. Susemihl, t. II, p. 210-214. — Fragments recueillis par Arthur von Velsen, Tryphonis grammatici Alexandrini fragmenta, Berlin, 1838.