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PHILODÈME ; ÉNÉSIDÈME, ETC.

Andronicos de Rhodes, dont le souvenir se rattache à la publication des œuvres inédites d’Aristote[1]. — Un autre épicurien, Philodème de Gadara, qui vécut aussi à Rome au temps de Cicéron, n’est pas par lui-même un plus grand personnage que les philosophes dont on vient de lire les noms, mais il a eu cette bonne fortune qu’une partie de ses écrits ont été retrouvés dans les fouilles d’Herculanum, et que nous pouvons lire aujourd’hui encore des fragments assez étendus de ses traités Περὶ εὐσεβείας, Περὶ κακιῶν, Περὶ μουσικῆς, Περὶ ῥητορικῆς, etc.[2]. À vrai dire, sa gloire d’écrivain et de philosophe y a peu gagné : outre que ces ouvrages étaient probablement médiocres, il est souvent difficile, dans l’état du papyrus, de saisir la suite du discours ; mais on y trouve quelques faits intéressants, de sorte qu’on les consulte et qu’on les cite. Un autre de ses écrits, dont il nous reste aussi quelques fragments, était intitulé Σύνταξις τῶν φιλοσόφων[3] ; il n’est pas douteux que ce ne fût une source très utile pour l’histoire de la philosophie.

Ajoutons enfin le nom d’Énésidème, le rénovateur du scepticisme, qui vécut également au temps de Cicéron[4]. Son principal ouvrage était intitulé Discours pyrrhoniens (Πυρρώνειοι λόγοι), et comprenait huit livres[5]. Énésidème avait passé par la nouvelle Académie, mais il en était sorti pour pousser jusqu’au scepticisme radi-

  1. Cf. t. IV, p. 688.
  2. Tous ces fragments out été publiés dans les Volumina Herculanensia, t. I et II de la première série (Oxford) et I-VI de la nouvelle série (Naples). Diverses éditions particulières en ont aussi été données, et notamment, dans la bibl. Teubner, celles du De Musica, par Kemke, des Volumina rhetorica, par Sudhaus, etc.
  3. Diog., X, 3. Fragments publiés par Bücheler, Progr. de Greifswald, 1869, et par Comparetti, Riv. di Filolog., III.
  4. Un de ses écrits était adressé à un Lucius Tubéron (Photius, cod. 212, p. 169 B, 18 et suiv., Bekker), qui semble avoir été le même que l’ami de Cicéron.
  5. Photius, loc. cit.