Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/371

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
353
GRAMMAIRIENS DU PREMIER SIÈCLE

grammairiens attitrés de Tibère[1] ; puis les auteurs de Lexiques homériques, Apollonios, fils d’Archibios, Apion, Hérodore. Le Lexique d’Apollonios est venu jusqu’à nous, du moins en abrégé[2] ; celui d’Apion paraît s’être fondu, par suite de remaniements, avec celui d’Hérodore, de façon qu’ils n’ont plus formé qu’un seul ouvrage, souvent cité dans nos scolies[3]. Apion, du reste, s’est plus adonné à l’érudition historique qu’à la grammaire proprement dite, et nous aurons à revenir sur lui un peu plus loin, quand nous parlerons de l’historiographie du premier siècle. — Enfin, il faut surtout distinguer, comme le plus important pour nous des « homéristes » d’alors, Aristonicos d’Alexandrie, probablement contemporain d’Auguste[4]. Sa notoriété lui vient de ses deux traités Sur les signes de l’Iliade et Sur les signes de l’Odyssée (Περὶ σημείων Ἰλ. καὶ Ὀδ.), où il expliquait la signification et la raison d’être des signes qu’Aristarque avait mis en marge des deux poèmes. C’était en réalité un double commentaire, dans lequel les remarques d’Aristarque étaient critiquées et complétées. Les fragments qui nous en restent en attestent encore la valeur[5].

  1. Suidas, Σέλευκος Ἀλεξανδρεύς. Suétone, Tib. c. 56. Ses commentaires sont cités dans les scolies de l’Iliade et de l’Odyssée. Autres ouvrages mentionnés par Suidas et Athénée (IX, 397) : un glossaire, un traité étendu Sur l’hellénisme (voir la note ci-dessus).
  2. Suidas, Ἀπολλώνιος Ἀρχιβίου ; art. Apollonios, no 80, dans l’Encycl. de Pauly-Wissowa. Éditions du Lexique par Villoison, 2 vol., Paris, 1773, et par Bekker, 1 vol., Berlin, 1833. Travaux critiques ; K. Forsmann, De Aristarcho lexici Apollonii fonte, Helsinfors, 1883 ; L. Leyde, De Apollonii sophistæ lexico homerico, Leipzig, 1885.
  3. Eustathe, Iliade I, 20 ; Ἀπίων καὶ Ἡρόδωρος ὦν βιβλίον εἰς τὰ τοῦ Ὁμήρου φέρεται. Ailleurs et fréquemment : Ἐν τοῖς Ἀπίωνος καὶ Ἡροδώρου. Cf. Lehrs, De Arist., p. 387.
  4. Suidas, Ἀριστόνικος. Strabon, I, 38 ; Ἀριστόνικος ὁ καθ’ ἡμᾶς γραμματικός. Lehrs, De Arist., 1-15. art.  de Cohn, Aristonicos, no 17, dans Pauly-Wissova.
  5. Des fragments importants du premier de ces traités se trou-