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CHAPITRE II. — D’AUGUSTE À DOMITIEN

d’un auteur à la bouffonnerie irrésistible[1]. Il nous reste sous son nom un assez grand nombre de sentences ; mais beaucoup paraissent provenir plutôt du poète comique Philémon, par suite d’une confusion de noms qui prouve d’ailleurs la notoriété de Philistion[2].

La poésie didactique, si en honneur dans la période alexandrine, continue à végéter au début de la période suivante, sans rien produire de saillant. Il suffit d’enregistrer sans commentaire des œuvres de simples versificateurs, telles que le poème d’Héliodore Sur les merveilles de l’Italie (Ἰταλικὰ θαύματα), dont il nous reste un fragment relatif aux eaux chaudes de Pouzzoles[3], ou encore celui d’Andromachos, médecin en chef de Néron, sur un antidote composé par lui[4]. D’autres, qu’on pourrait y joindre, n’offriraient pas plus d’intérêt[5]. Le danger de

  1. Martial, Ep. II, 41, recommande à une femme qui montrait de vilaines dents quand elle riait, de fuir les mimes du facétieux Philistion, « mimos ridiculi Philistionis ». Une épigramme (Anthol. Pal., VII, 155) célèbre son souvenir comme celui d’un des consolateurs de la tristesse humaine.
  2. Γνῶμαι Μενάνδρου καὶ Φιλιστίωνος, sentences à moitié barbares, Anecd. de Boissonade, t. I, p. 147-152, réimprimées dans l’Aristophane, Didot, p. 105 ; sentences dans Stobée, Florileg., Append. Flor., 45, 34 et 16, 33 (voir aussi 3, 13). Nous avons, sous le titre de Comparaison de Ménandre et de Philistion (Σύγκρισις Μενάνδρου καὶ Φιλιστίωνος), un écrit, en deux recensions, qui contient des sentences comparées de Ménandre et du prétendu Philistion (publié par Studemund, Ind. Wratisl., 1837). Il est certain qu’il s’agit ici de Philémon, mais il est probable que le recueil a été grossi de pensées de Philistion ; voir C. Graux, Choricii apologia mimorum, 18, 2 (Rev. de Philol., 1877) et Th. Kock, Comic. attic. frag., t. III, Præfat., p. IV.
  3. A. Meineke, Anal. Alexandrina, 1843, p. 381-385.
  4. Galien, De Antid., 1. Poetae bucol. et didact., Didot, p. 96. art. cap Andromachos, n. 17, de Wellmann, dans Pauly-Wissowa.
  5. Par exemple les Ἰατρικά du médecin Herennius Philon, du milieu du ier siècle, dont il nous reste un fragment à peu près inintelligible (Poetæ bucol. et didact., Didot, 11, 91) ; divers poèmes astronomiques, tels que celui d’Annubion, probablement du même temps (fragm. dans le même recueil, p. 117), ceux de Dorotheos