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CHAP. IV. — SOPHISTIQUE SOUS LES ANTONINS

gnent les titres de ses ouvrages perdus, Les termes attiques (Ἀττικὰ ὀνόματα en trois livres), l’Usage attique en matière de langage et d’accent (Ἀττικῆς συνηθείας τῆς ἐν λέξει καὶ προσῳδίᾳ βιβλία τρία), Sur l’atticisme, il ne nous en reste qu’un très petit nombre de passages, cités par divers scoliastes et par le Grand Étymologique.

Mais c’est au temps d’Adrien que la lexicographie atticiste semble vraiment prendre son essor. Son principal représentant est alors Ælios Dionysios, d’Halicarnasse[1]. Sous le titre d’expressions attiques (Ἀττικὰ ὀνόματα), il avait composé un lexique en cinq livres, qu’il compléta plus tard par un supplément, également, en cinq livres. À l’explication des termes, il avait joint des exemples abondants, qui en marquaient l’emploi et le vrai sens. Photius (cod. 152) vante ce double recueil, « également utile à ceux qui veulent parler attique et à ceux qui désirent simplement lire les écrivains attiques. » Un peu plus tard, sous Antonin ou même sous Marc-Aurèle, Pausanias, probablement le sophiste de Césarée mentionné par Philostrate[2], composa un lexique analogue, qui ne différait guère de celui d’Ælios Dionysios qu’en ce qu’il contenait beaucoup plus de mots avec moins d’exemples. Selon Photius (cod. 153), ce second lexique complétait admirablement le précédent[3]. Autour de ces deux maîtres, se groupent, dans la même période, d’autres atticistes moins importants. Julius Vestinus, d’Alexandrie, publie, sous Adrien, des Recueils de mots tirés de Démosthène, de Thucydide, d’Isée, d’I-

  1. Suidas, à propos du premier Denys d‘Halicarnasse (v. Διονύσιος Ἀλεξάνδρου), mentionne celui-ci, qu’il appelle « l’atticiste », comme son descendant.
  2. Galien, t. VII, p. 450. Suidas, Παυσανίας ; notice où le lexique n’est pas mentionné.
  3. Rindfleisch, De Pausaniæ et Ælii Dionysii lexicis rhetoricis, Kœnigsberg, 1866, dissertation à laquelle sont joints les fragments des deux lexicographes.