tient particulièrement, avec ses souvenirs de la Thébaïde, des guerres médiques, d’Épaminondas, et ses monuments ; il rayonne de là dans les villes du voisinage, à Platées, Délium, Anthédon, Orchomène, Tanagra, etc. (l. IX, Βοιωτικά) ; enfin il se rend en Phocide, où Delphes l’attire et le séduit ; la description qu’il en fait est en quelque sorte le guide des fouilles qui s’y exécutent de nos jours ; et son récit de l’expédition des Gaulois nous a conservé un curieux épisode de notre histoire nationale (l. X, Φωκικά). Là se termine son voyage, laissant de côté, à notre grand regret, toute la Grèce occidentale et septentrionale, Acarnanie, Étolie, Épire, région du Pinde central, Thessalie.
En composant cette description, Pausanias a certainement suivi de près des écrivains antérieurs, qu’il ne nomme pas[1]. Pour l’archéologie, son principal guide n’a guère pu être que Polémon le Périégète[2], dont les œuvres, devenues classiques, avaient été abrégées à l’usage des voyageurs ; Pausanias présente des omissions frappantes à propos de tous les monuments notables postérieurs au temps de Polémon[3]. Pour la topographie, il a emprunté beaucoup à Artémidore ; pour l’histoire, à Istros. Par lui-même, il n’avait ni le goût ni la méthode des vérifications minutieuses, des recherches patientes, des déchiffrements d’inscriptions. Il aimait le travail tout fait. Mais il a eu du moins le mérite de puiser à de bonnes sources, et il nous a conservé quantité de renseignements de valeur en les incorporant à son exposé. Qu’il eût d’ailleurs beaucoup lu, en particulier les anciens poètes, c’est ce qu’attestent toutes les parties de son ouvrage. Il cite surtout les vieilles épopées perdues, parfois