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PAUSANIAS

La Description de la Grèce est un des écrits les plus précieux que l’antiquité nous ait légués pour la connaissance de la Grèce ancienne, de sa mythologie, de sa topographie et de ses monuments. Mais la reconnaissance que tous les amis de l’antiquité ont pour l’auteur ne doit pas nous faire illusion sur ses mérites réels.

Quelle fut, en l’écrivant, son intention ? Pausanias ne semble pas avoir voulu rédiger un Guide du voyageur en Grèce à proprement parler, ni même un Guide de l’archéologue, car il omet quantité de choses qui eussent été utiles à l’un ou à l’autre. Son livre semble bien plutôt avoir été principalement destiné à ceux de ses contemporains qui avaient déjà visité la Grèce. Il se proposait de renouveler et de préciser leurs souvenirs, de compléter ou de corriger les indications des exégètes. Le voyage qu’il leur faisait faire était probablement celui qu’il avait fait lui-même, le voyage d’un amateur qui ne se souciait pas d’être complet. Abordant au Pirée, il décrit d’abord l’Attique et la Mégaride (l. I, Ἀττικά) ; puis, il franchit l’isthme, visite Corinthe, Argos, Mycènes, Épidaure (l. II, Κορινθιακά), s’arrête un peu plus en Laconie (l. III, Λακωνικά), traverse la Messénie, dont il raconte l’histoire (l. IV, Μεσσηνιακά) et arrive ainsi en Élide ; l’importance d’Olympie et de ses monuments justifie l’étendue relative de cette partie de sa relation, qui a été singulièrement précieuse en notre temps pour les archéologues (l. V et VI, Ἠλιακά) ; il parcourt ensuite l’Achaïe en rapportant les grands faits de son histoire, ce qui l’amène à parler aussi incidemment de l’Ionie, colonisée en partie par les anciens habitants de l’Ægialée (l. VII, Ἀχαϊκά) ; il achève l’exploration du Péloponnèse par l’Arcadie, à propos de laquelle il s’étend sur Philopœmen (l. VIII, Ἀρκαδικά). Revenant alors dans la Grèce continentale, il visite d’abord la Béotie ; Thèbes l’y re-