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CHAP. VI. — DE SEPTIME SÉVÈRE À DIOCLÉTIEN

avoir commencé à se faire connaitre dès le temps de Néron par un premier Philostrate de Lemnos, fils de Verus, qui enseigna la rhétorique à Athènes sous les Flaviens[1]. On lui attribue aujourd’hui le Néron, dialogue fort médiocre, qui figure à tort parmi les œuvres de Lucien[2]. De ses autres œuvres, énumérées par Suidas, nous ne connaissons plus rien.

Vers la fin du second siècle, ou plutôt au commencement du troisième, le nom de Philostrate reparaît, illustré presque simultanément par deux hommes de même profession, l’oncle et le neveu, Philostrate l’Athénien et Philostrate de Lemnos.

Philostrate, dit l’Athénien, le plus connu des deux, était, malgré son surnom, né à Lemnos, lui aussi, et fils d’un Verus, comme le Philostrate du ier siècle, dont il descendait sans doute. Mais ce fut à Athènes qu’il établit sa réputation, en qualité de professeur ; d’où le surnom qu’on lui donna pour le distinguer de son neveu, lorsque celui-ci à son tour devint célèbre dans les écoles. Cette période athénienne de sa vie paraît répondre à peu près au règne de Septime-Sévère. Vers la fin de ce règne peut-être, c’est-à-dire avant 211, ou sous celui de Caracalla, il vint à Rome, étant déjà célèbre, et fréquenta la cour de l’impératrice Julia[3]. Il vécut jusqu’au temps de l’empereur Philippe (244-249). Il est l’auteur de la Vie d’Apollonios de Tyane et des Vies des Sophis-

    Die Philostrate, dans son recueil intitulé Fünf Abhändlungen, Leipzig, 1883.

  1. Suidas, Φιλόστρατος ὁ πρῶτος (Philostratos ho prôtos).
  2. Sur l’attribution du Néron, voir Kayser, Flav. Philostrati Vitæ sophist., Heidelberg, 1838, Proleg., p. 33.
  3. Sur cette cour lettrée, voir Philostr., Vie d’Apollonios, I, ch. III ; Vies des sophistes, II, ch. XXX ; Lettres, 73 ; Dion Cassius, 75, 15, 6 ; Suidas, Ἰουλία Αὔγουστα (Ioulia Augousta) ; Oppien d’Apamée, début des Cynégétiques.