L’Histoire variée (Ποιϰίλη ἱστορία), en 14 livres, moins bien conservée que l’ouvrage sur les animaux, est un recueil analogue par la forme. On y trouve même encore, au début, un certain nombre de traits empruntés à la vie des bêtes. Mais, en général, Élien y a rassemblé des faits relatifs soit à des peuples, soit à des personnages historiques, hommes d’État, écrivains, artistes, ou même à des inconnus ; quelquefois aussi des descriptions, ou encore de simples renseignements curieux. La forme primitive et complète du texte ne subsiste que jusqu’au milieu du 3e livre (III, 12) et pour quelques parties du 12e ; elle reparaît, çà et là, dans le reste, qui est en général un simple abrégé, tantôt plus condensé, tantôt moins ; quelques fragments nous sont parvenus sans indication de provenance[1]. La détermination des sources de l’Histoire variée reste encore à faire[2]. Dans l’entassement de choses qui constitue cet ouvrage, les informations curieuses abondent, malheureusement suspectes le plus souvent, puisque l’origine en est inconnue. On y sent fréquemment la tendance à moraliser qui dominait Élien. Du reste, nul dessein suivi, et point d’autre art littéraire que celui du style, toujours scolaire et recherché.
C’est le pur sophiste qui se montre dans les vingt Lettres rustiques attribuées au même auteur (Ἀγροιϰίαι ἐπιστολαί), que des campagnards sont censés échanger entre eux[3]. Brèves compositions sur des thèmes soit de fantaisie, soit empruntes à la comédie moyenne ou nouvelle. Quand on a fait la part de l’invraisemblance et de l’affectation fondamentales, il reste quelques situations piquantes, de la malice, et un certain réalisme parfois spirituel dans la peinture des mœurs.