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CHAP. VI. — DE SEPTIME SÉVÈRE À DIOCLÉTIEN

pratique. Peu de règles, mais beaucoup d’exemples. Le mérite auquel il paraît viser est celui de la précision : distinguer les divers cas plus ou moins similaires, faire bien sentir ce qui est propre à chacun d’eux. Son livre a des qualités pédagogiques ; il ne faut pas lui en attribuer d’autres. — Indépendamment de sa réputation de professeur et d’orateur, Apsinès paraît s’en être fait une aussi comme critique. Il avait composé un Commentaire sur Démosthène, auquel il est fait allusion dans quelques-unes des scolies subsistantes. Sa Rhétorique prouve du reste qu’il l’avait étudié de près[1].

Nicagoras d’Athènes, sophiste et historien, Minucianus qui vécut jusque sous Gallien (260-268), Callinicos et Généthlios, leurs contemporains, Rufus, dont l’époque n’a pu être déterminée, ne sont pour nous que des noms, qui servent d’étiquettes à des fragments sans originalité. La Τέχνη de Minucianus eut cependant sa vogue : elle fut commentée comme une œuvre classique, notamment par Porphyre[2].

Ménandre, de Laodicée en Lycie, est signalé par Suidas comme un commentateur d’Hermogène et de Minucianus, ce qui laisse supposer qu’il vécut au temps où la renommée de ce dernier subsistait encore, et probablement subit son influence. Il est vraisemblable qu’il ne doit pas être distingué du Ménandre qui est cité plusieurs fois dans nos scolies de Démosthène et du Panathénaïque d’Aristide[3]. Nous n’avons plus sous son nom que deux traités Sur les discours épidictiques

  1. Scol. de Démosth., Leptin., 458, 9, et scol. d’Hermogène, V, 517, Wahl.
  2. Nicagoras, voir C. Müller, Fr. Hist. Gr., III, p. 662. Minucianus, Περὶ ἐπιχειρημάτων. Rhet. Gr., Spengel, I, 415 ; Suidas, Μινουϰιανός, Γενέθλιος, Μένανδρος et Πορφύριος. Rufus, Τέχνη ῥητοριϰή, Rh. Gr., Spengel, I, 461.
  3. Éd. Dindorf, tom. III, p. 26, 22 et surtout 260, 2. La citation de la page 53, 34 me paraît se rapporter au poète Ménandre.