contenait les livres IV-X : deux livres seulement sur dix, les livres II et III, manquent encore aujourd’hui. Si l’attribution de l’ouvrage à Hippolyte n’est pas certaine, elle est tout au moins fort probable et admise aujourd’hui par la majorité des critiques[1]. Il paraît avoir été écrit peu après la fin du pontificat de Calliste, c’est-à-dire peu après 222. C’est un exposé et une réfutation de toutes les hérésies[2]. L’auteur se propose de démontrer qu’elles dérivent, non de la tradition chrétienne, mais de la philosophie et des superstitions grecques. Aussi commence-t-il par faire l’histoire de la philosophie grecque ; c’est le sujet du livre premier, fort précieux par les renseignements qu’il contient. Dans les deux livres suivants, aujourd’hui perdus, il traitait, à ce qu’il semble, des mystères, de l’astrologie, de la magie ; et c’était seulement dans les derniers, ceux que nous possédons, qu’il réfutait les hérésies, en les rattachant aux sources indiquées. L’ouvrage est d’un médiocre écrivain ; mais ce plan même indique combien l’auteur a eu un sens juste des origines du mouvement d’idées qui s’était produit alors depuis plus d’un siècle dans la société chrétienne. D’Irénée à lui, le progrès à cet égard est sensible.
Hippolyte, toutefois, n’est encore qu’un homme d’école. Origène a été cela aussi, à un degré supérieur, et quelque chose de plus.
Né en 185, probablement à Alexandria et de parents chrétiens, Origène, appelé aussi Adamantios, fut dans sa jeunesse le disciple le plus zélé de Clément d’Alexandrie[3]. Il avait dix-huit ans, lorsque sévit la persécution
- ↑ Bibliographie de la question dans Bardenhewer, ouv. et art. cités. Opinion dissidente dans Batiffol, ouv. cité, p. 155.
- ↑ Le vrai titre a dû être celui que donne Eusèbe, Hist. eccl. VI, 22 : Πρὸς ἁπάσας τὰς αἰρέσεις. (Pros hapasas tas aireseis).
- ↑ Sur Origène, en général, Harnack, Gesch. d. Altchr. Lit.,