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LIBANIOS

παραγγέλματα, fables, récits, chries, sentences expliquées, éloges, blâmes, comparaisons) ; des Éthopées (Ἠθοποιΐαι ou discours de personnages dans certaines situations dramatiques) ; des Descriptions (Ἐϰφράσεις). Rien de tout cela n’atteste une originalité quelconque. Au même groupe, on peut rattacher ses travaux critiques sur Démosthène, consistant en une Vie de l’orateur et en arguments (Ὑποθέσεις) qui indiquent l’occasion et le sujet de chaque discours ; écrits sans prétention, mais fort utiles, dont le mérite est surtout de donner, sous une forme un peu sèche, des renseignements précis[1].

L’œuvre oratoire de Libanios comprend soixante-cinq discours, parmi lesquels un très petit nombre seulement roulent sur des sujets fictifs, quelques-uns sur des lieux communs de morale, tandis que tous les autres se rapportent à des événements contemporains. Entre les premiers, citons sans nous y arrêter l’Apologie de Socrate (Disc. 52) et le Discours contre Eschine pylagore (Disc. 64), compositions qui rappellent la manière d’Ælius Aristide ; puis les discours généraux Contre le bavardage, Sur l’avidité, Sur la richesse, etc., simples amplifications d’école. Ce qui est vraiment digne d’intérêt, dans cette collection, ce sont les discours relatifs aux choses du jour. Les uns nous font connaitre les mœurs des écoles, les rivalités des maîtres, les passions des disciples ; d’autres nous donnent le spectacle de la vie ; ils nous représentent quelques-unes des grandes villes grecques d’Orient, leur aspect, leur population, leurs agitations ; presque tous nous permettent de voir à l’œu-

  1. Ces écrits sur Démosthène ne se trouvent pas dans l’édition citée de Reiske. Ils nous ont été conservés par les mss. de Démosthène et figurent dans presque toutes les éditions de l’orateur. La Vie de Démosthène et les Arguments formaient un tout, qui fut composé sur la demande d’un certain Montius, proconsul, et lui fut dédié (voir le début de la Vie : Westermann, Βιογράφοι, p. 293).