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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/898

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CHAP. VII. — L’ORIENT GREC AU IVe SIÈCLE

vre l’administration impériale, et plusieurs éclairent assez vivement la physionomie de quelques-uns des empereurs de ce temps. Mentionnons surtout : l’Éloge d’Antioche (11e discours), pour la curieuse description qui en forme la dernière partie ; le 16e discours, sur l’offense faite à l’empereur Julien ; le 17e et le 18e, relatifs à sa mort (Ἐπὶ Ἰουλιανῷ μονῳδία, Ἐπιτάφιος ἐπὶ Ἰουλιανῷ) ; le 2e et le 65e, où il répond à des critiques personnelles (Πρὸς τοὺς βαρὺν αὐτὸν ϰαλέσαντας, Πρὸς τοὺς εἰς παιδείαν αὐτὸν ἀποσϰώπτοντας) ; les 19e et 20e adressés à Théodose, à propos des désordres d’Antioche ; enfin le 28e (Περὶ τῶν ἱερῶν), dans lequel il proteste auprès du même empereur contre les destructions de sanctuaires païens, qu’il impute au fanatisme des moines. Toutes ces harangues sont de première importance pour l’histoire du ive siècle ; mais, parmi celles que nous ne pouvons même nommer, il n’en est pas une qui, à cet égard, n’ait sa valeur.

À cette série de discours, il faut joindre une ample correspondance, non moins curieuse[1]. Elle se compose de plus de seize cents lettres[2], adressées à des personnages de toute sorte, païens ou chrétiens, empereurs, préfets, rhéteurs, philosophes, évêques, et touchant toute sorte de sujets. On y voit Libanios s’occupant des intérêts de ses amis ou de ses concitoyens, exposant leurs demandes, s’entremettant pour eux, donnant des avis, distribuant des éloges ou des remerciements. Et au spectacle de cette activité intéressante par elle-même, s’ajoute celui de la société contemporaine, qui revit là sous nos yeux.

  1. Spécialement étudiée par L. Petit dans l’ouvrage cité plus haut.
  2. Exactement 1607. On y joignait autrefois 400 lettres en latin, censées traduites du grec, qui ont été reconnues pour une invention de l’humaniste Fr. Zambeccari (R. Fœrster, Franc. Zambeccari und die Briefe der Libanius, Stuttgard, 1876).