Page:Cromarty - K.Z.W.R.13, 1915.djvu/149

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Horner sortit.

— Croiriez-vous vraiment que ce Jeffries puisse être coupable ou complice, Stockton ?

— Je ne crois rien ; mais puisque nous nageons en pleine fantaisie, il faut nous en rapporter au hasard, sans négliger aucun moyen de nous renseigner. Je ferai de même surveiller Halsinger et Henderson.

— Bien. Alors selon vous ?

— Le mieux est d’attendre et de réfléchir.

— Croyez-vous que l’ouverture immédiate du coffre apporterait un renseignement précis ?

— Peut-être. En tous cas, à cause du général, il est nécessaire qu’il soit ouvert.

— C’est aussi mon avis.

Cette conversation avait eu lieu à voix basse.

— Vous pouvez partir, Jeffries. Vous êtes, dites-vous, maître d’hôtel au Carlston ?

— Oui, monsieur.

— Si l’on a besoin de vous, on vous y trouvera jusqu’à quelle heure ?

— Oh ! monsieur, jusqu’à deux heures, trois heures du matin.

— C’est bien. Allez.

Suttner revint à Weld qui n’osait plus regarder aucun des assistants.

— Weld, dit-il, je veux agir avec vous, en ami, jusqu’à la dernière minute. Quel est le constructeur de votre chambre forte ?

— Les établissements Stephenson.

— Horner, continua Suttner en s’adressant au chef de la police qui, à cet instant, rentrait dans le bureau, voulez-vous aller vous-même aux établissements Stephenson. Vous expliquerez que nous avons besoin — un besoin urgent — d’ouvrir la chambre forte de la banque Weld. Vous direz naturellement que Jarvis a été tué sans avoir eu le temps de confier à personne le mot qu’il venait de mettre au mécanisme de la serrure. Que l’on envoie les ouvriers nécessaires, des ouvriers habiles, pour ouvrir le coffre de quelque façon que ce soit. Il est sept heures moins un quart. Que ces ouvriers soient ici à neuf heures. Allez tout de suite. Vous le voyez Weld, nous allons tenter l’impossible. Je voudrais n’employer de mesures de rigueur qu’à la dernière extrémité et s’il le faut, nous passerons la nuit ici. J’ai cependant quelques arrangements à prendre et suis obligé de passer au parquet et aussi chez moi. Je reviendrai ici à neuf heures. Je suis forcé de vous faire garder ici, et de vous demander votre parole de ne toucher à rien dans cette pièce. Je demanderai également à ces messieurs, et il s’adressait au général, à Boulard et à Stockton, de revenir ici pour assister à l’ouverture du coffre.

— Pardon, ne pourrais-je revenir, demanda timidement Miss Cecil ; et ses yeux si doux suppliaient.

— C’est au général à vous répondre ; quant à moi, je ne vois aucun inconvénient à votre présence.

— Je reviendrai donc avec vous, mon père ?

— Soit, Cecil. Cela vaut peut-être mieux dans tous les cas.

— Quant à vous, Erie Walter, un policeman va vous accompagner au garage où vous allez ramener votre voiture. Puis vous reviendrez ici avec votre gardien.

— Pourrai-je acheter de quoi manger ? monsieur.

— Sans doute. Vous aussi, Weld, vous pouvez envoyer chercher dans un