Page:Cromarty - K.Z.W.R.13, 1915.djvu/206

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— Je commence à être inquiet, moi aussi.

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— Pardon, attendez, Mademoiselle Ketty demande si vous voulez bien lui permettre de venir attendre monsieur Boulard ici ? C’est la fiancée de monsieur Boulard. Elle ne peut en effet l’attendre au Carlton.

— Certainement, répondit Suttner.

— Venez quand vous voudrez.

. . . . . . . . . . . . 

— Tout de suite, soit. Oui, à la banque Weld.

Elle va venir avec sa mère. En attendant je ne comprends rien à l’absence prolongée de notre ami. Enfin, nous verrons bien ! Si vous voulez, je vais maintenant faire monter notre homme.

— C’est cela.

— Il se pourrait qu’il ne se décidât pas tout de suite à réitérer ses aveux. Dame, devant le juge et son greffier, cela devient grave. J’interviendrai alors. Je préfère que ce soit lui qui vous parle.

— Vous avez raison.

— Stoop, faites sortir le prisonnier de l’auto et conduisez-le ici.

— Faut-il prendre des ménagements, monsieur Stockton.

— Soyez tranquille, monsieur Cinque Inglesias est doux comme un mouton.

— Vous allez voir, monsieur Suttner, le type accompli du voleur moderne… C’est un gaillard d’une intelligence supérieure. Il est inutile de vous recommander la plus grande circonspection, car il est homme à profiter de la circonstance la plus insignifiante.

Mais j’entends marcher. Silence, le voici.

En ce moment, Borchère montait l’escalier qui conduisait du hall de la banque au salon d’attente des bureaux, et quelques secondes plus tard faisait son apparition.

Malgré tout, il plastronnait encore, et pour dissimuler les menotes qui emprisonnaient ses mains, attachées cette fois, devant lui, il avait demandé que son paletot — le fameux paletot — fut jeté sur elles et ainsi les dissimulât.

En arrivant, il regarda Stockton comme pour lui rappeler quelque chose.

— J’oubliais, en effet, ma promesse. Stoop, veuillez enlever les menottes à monsieur.

Le premier soin de Borchère, dès que ses mains furent débarrassées, fut de retirer son chapeau et de s’incliner devant miss Cécil, puis se redressant, il attendit.

— Vous voici en présence de monsieur le juge Suttner, chargé de l’instruction concernant le meurtre de monsieur Jarvis, fondé de pouvoir de la banque Weld. Voulez-vous répondre aux questions préliminaires qu’il va vous faire ?

— Je vous ai dit, monsieur Stockton, que je répéterais à monsieur le juge d’instruction les déclarations que je vous avais faites. Je suis donc prêt à répondre aux questions qu’il me posera.

— Vous ferez d’autant mieux que votre sort dépend de ce qui va être décidé ce soir. Ou bien, vous sortirez d’ici prévenu de vol simple, et vous connaissez la loi pour savoir que la peine encourue par vous sera relativement légère, ou vous en partirez inculpé de complicité de meurtre, et vous savez où cela peut vous mener.

— Je sais.

— Je crois de mon devoir de mettre