Page:Cromarty - K.Z.W.R.13, 1915.djvu/218

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pouvez parler, ajouta-t-il, voyant que le capitaine hésitait.

— L’intervention, mon général.

— Décidée ?

— Immédiate.

— Vous gagnez des millions, Weld, dit Obrig.

— Et je perds mon honneur, murmura. Kendall.

Tandis qu’il s’écartait avec le capitaine Meechem et qu’ils relisaient ensemble la dépêche gouvernementale, la sonnerie du téléphone retentit.

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— On vous demande, Stockton.

— Quoi donc ? Allo ?

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— Comme un fou ?

— C’est Marius, sanglota Ketty.

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— Oui, j’entends bien, c’est du bureau de police. Qu’est-ce que vous voulez ?

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— Vous avez arrêté un fou qui se réclame de moi ?

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— Mais lâchez-le, malheureux ! Ou plutôt amenez-le ici en automobile, avec les plus grands égards. C’est un haut fonctionnaire de la police française.

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— C’est vous, Boulard ?

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— Je ne comprends rien à ce que vous dites !

— Il est certainement fou à lier, suggéra mistress Trubblett. Pourvu qu’il ne devienne pas dangereux.

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— Quoi ? 26 ? le double W ?

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— Oui, oui, venez, vous nous expliquerez cela ici.

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— Il va venir ; et Stockton raccrochait l’appareil. Il s’est, paraît-il, trompé de chemin et son aspect a paru tellement étrange au policeman auprès de qui il s’est renseigné que celui-ci l’a pris pour un fou et l’a emmené au bureau de police. Là, après bien des pourparlers et des discussions — on a failli le doucher — il a demandé qu’on téléphonât ici où il savait me trouver. Le mal est réparé. Dans cinq minutes, il sera ici.

— Eh bien, dit le général, il n’y a plus à espérer. Cette dépêche m’ordonne d’ouvrir les plis cachetés qui m’ont été remis. Elle m’apprend que les premières mesures de l’intervention au Mexique doivent être prises demain, ou plutôt ce matin, car il est plus de minuit, je dois suivre les instructions que ces papiers contiennent… Tout est fini pour moi.

— Mais non, général. Espérons. Eh bien, Stéphenson ?

— Rien à faire, monsieur Weld. Nous avons tout essayé ! Le plus formidable explosif qui soit, la dynamite elle-même, n’aurait aucune prise sur les murailles faites de barres de fer et de briques solidement enchevêtrées de la chambre cuirassée.

— J’ai promis tout à l’heure cinquante milite dollars, je donne maintenant deux cent mille dollars à qui ouvrira le coffre cette nuit !

— Hélas, monsieur, cette nuit ! Ce que vous demandez est impossible. Il nous faudra, en ne cessant pas le travail, au moins huit jours !

— Mon Dieu, dit Cecil en sanglotant, en se jetant dans les bras de son père.

— Tu vois, ma chère enfant, qu’il n’y a plus rien à tenter.