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« On a l’avantage dans cette région de pouvoir facilement tendre la peau, sur une surface plane et résistante ; on peut conduire la lancette parallèlement à cette surface, le lambeau se coupe facilement et ne s’enroule pas ; la petite opération est rendue aussi peu douloureuse que possible. »

En médecine vétérinaire, on pourrait facilement trouver toutes ces conditions réunies ; mais comme la douleur a pour nous une moins grande importance, le chirurgien devra surtout se préoccuper de prendre le lambeau sur une région qui lui facilite l’opération.

D’autres ont pris le lambeau à la face interne du bras, où la peau est plus fine et plus souple, au dos, aux pieds, aux mains, etc. Cela n’a pas une grande importance au point de vue du résultat final.

Non-seulement le siège où l’on peut prendre la greffe varie sur l’individu qui porte la plaie, mais encore il peut varier quant à l’individu qui fournit le lambeau. C’est ainsi que la grue peut être prise sur le sujet lui-même ou sur un autre sujet ; d’une manière générale, les résultats sont absolument identiques. On peut même, d’après les expériences qui ont été faites dans les hôpitaux de Londres, prendre l’épiderme sur des membres d’amputés. M. Prudhomme a même pris des greffes sur des cadavres peu de temps après la mort. Ce fait à une grande importance au point de vue pratique. Ainsi, il arrive souvent que les plaies portées par certains individus n’ont pas de tendance vers la cicatrisation, non pas parce qu’elles sont à fond spécifique, mais bien parce que l’organisme épuisé ne peut réagir dans de bonnes