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conditions. Dans ce cas, on a tenté d’apporter sur la plaie un épiderme sain, porté par un sujet robuste, et on a vu alors la greffe devenir adhérente et provoquer activement la cicatrisation.

Les greffes ont été prises quelquefois sur des nègres et ont parfaitement réussi ; les animaux et surtout le chien et le lapin en ont fourni qui se sont bien développées. On pouvait parfaitement concevoir à priori l’adhérence des greffes prises sur des individu différents, car rien dans la constitution histologique de celles-ci ne peut faire prévoir un résultat contraire. Cependant, cette hétérogénie a des limites ; si on arrive aux animaux tout à fait inférieurs, la greffe ne donne aucun résultat.

Dans ces transplantations de greffes d’un individu sur un autre, il y a une considération fort importante à observer. Ainsi, il ne faudrait pas prendre des greffes sur des individus atteints d’affections inoculables, car, transportant dans la greffe une petite partie du derme contenant plus ou moins de sang, on s’exposerait à inoculer la maladie.

Quoi qu’il en soit, il est parfaitement démontré que certains animaux peuvent fournir des greffes capables d’établir leur adhérence sur des plaies portées par l’homme. C’est ainsi encore que cette unité d’organisation, qui a présidé à la création des êtres, se trouve démontrée ; l’épiderme de chien, l’épiderme de lapin, peuvent reconstituer l’épiderme de l’homme, par une suite de transformations, dictées par les fonctions qu’ils seront désormais appelés à remplir.